Cathy Peiti

Le Bois du Cazier, plongée dans le passé.

Ce dimanche, nous visitons avec le Pass Musées, le Bois du Cazier à Marcinelle. C’est une belle visite en intérieur comme en extérieur du site des anciens charbonnages. En 2012, le lieu est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les fiches didactiques du musée de l’Industrie me rappellent que des grands noms comme Zénobe Gramme (inventeur de la dynamo au 19ème siècle), John Cockerill (dont l’entreprise est devenue une puissance industrielle européenne) et Ernest Solvay (mécène ayant développé un procédé industriel de synthèse de la soude) sont belges. Au fil de la balade (à conseiller avec audioguide, disponible pour un euro par personne), vous vous familiarisez avec d’impressionnants engins d’époque. J’apprécie particulièrement l’exposition dans le musée du Verre de Giampaolo Amoruso : “Umanita Poetica”. Les personnages réalisés par l’artiste vous questionnent. Le Sicilien, souffleur de verre, conçoit de magnifiques poupées colorées aux formes courbes. On sent la gaieté et la positivité du créateur dans la capsule vidéo concluant l’exposition (accessible jusqu’au 18 avril 2021). C’est mon coup de cœur de l’après-midi.  Plus d’infos : https://www.leboisducazier.be/event/umanita-poetica/. Vu le contexte, le port du masque et la réservation en ligne sont obligatoires. Comptez deux heures pour une expédition culturelle sans se presser. PS : pour les adeptes du shopping, de merveilleuses bagues en verre sont en vitrine au musée pour un prix modique (aux alentours de 5/10 euros la pièce). 

Un cocktail visuel de couleurs à ne pas manquer !

Dimanche, nous profitons de notre pass musée pour aller au BAM en plein cœur de Mons à l’occasion de l’expo temporaire dédiée à Roy Lichtenstein (prolongée jusqu’en avril 2021). Figure incontournable du Pop Art, l’artiste marque le 20ème siècle. S’il reproduit ses créations sur de multiples supports, c’est un acharné des nouveautés, avide de tests et de défis. Il recherche sans cesse l’innovation. Perfectionniste, il réalise des estampes, sculptures ou peintures au départ de dessins et analyses préparatoires. Les matériaux utilisés sont des mariages subtils ou des éléments inattendus (ex. le Rowlux, papier optique brillant). Le musée retrace son parcours à partir des années 50 et brosse de nombreux thèmes : BD, paysages, culture amérindienne, féminité…Je vous partageais avec engouement ma (re)découverte d’Andy Warhol à La Boverie début 2021 et je vous encourage maintenant à profiter au BAM d’un cocktail de couleurs détonnant. Par ces temps grisonnants, il fait bon s’y réchauffer. Contrairement à la Boverie où nous payons l’entrée en plus de l’abonnement (mauvaise surprise), cet événement est compris dans le prix payé pour l’année. Conseil : rendez-vous y l’un des trois derniers dimanches du mois. Ce 7 février, c’était rempli et nous avons patienté pour la visite en réservant une heure tardive.

Œuvre en photo : Rêverie (1965 – sérigraphie)

Info : https://www.bam.mons.be/events/roy-lichtenstein-visions-multiples-1

Un joyeux bazar à découvrir en librairie !

Si le terme « Haut Potentiel » vous est familier, vous apprécierez sûrement ce livre/roman très orienté sur le développement personnel. Ce que j’apprécie toujours chez Raphaëlle Giordano, c’est son aptitude à nous emmener au travers d’une histoire en l’apparence banale dans des réflexions intimes très profondes. Les personnages attachants dans leur singularité sont peu nombreux mais nécessaires les uns aux autres. Le Bazar du zèbre à pois est une boutique hors du commun imaginée et ouverte à Mont-Vénus par un inventeur, Basile. Un jour, Arthur, ado paumé et en rébellion, rentre et y dérobe un objet qui l’intrigue. Démasqué par sa mère, il se rattrape et retourne au magasin le cœur lourd avec des excuses, se préparant à une confrontation désagréable avec le propriétaire…Il n’en est rien…Basile, devinant dans ce jeune déboussolé un véritable « zèbre » l’embauche comme étudiant…C’est le début d’une aventure agréable où les changements chez le gamin sont notables. Giula, sa maman « nez » et surdouée sensorielle tombe sous le charme de ce patron peu conventionnel. Le trio va pourtant souffrir de nombreux conflits avec des êtres malveillants, mais quand la passion les anime, ceux-là avancent et se relèvent. Le moteur qu’est leur créativité suffit à démarrer même les journées les plus sombres. Ils sont des êtres spéciaux, zébrés, « neuroatypiques » réfléchissant en arborescence avec une pensée foisonnante. Pas nécessairement dotés d’un QI plus élevé mais désireux sans cesse de nouveautés et de projets inédits. Tenaces, ces humains ressentent les émotions avec puissance, les réussites tous comme les échecs sont forts. L’auteure aborde avec légèreté les désagréments que de nombreux « potentiels » expérimentent au quotidien comme l’incompréhension, l’exclusion (parfois la marginalisation) et les refus. Qu’ils se rassurent, une fois qu’on sait comment on fonctionne, on peut rediriger nos relations, apprivoiser ses peurs, oser les paris fous et affirmer haut et fort sa « bizarrerie ». Même si le point crucial, reste à mon sens, celui de s’aimer soi. Nous venons au monde ainsi formés, capables de réfléchir avec ingéniosité, turbulents et avides d’une nourriture différente. Consommer ne suffit pas au bonheur, il faut s’investir, créer et contribuer avec d’autres à des accomplissements plus grands…Bref, soyez rassurés si vous vous reconnaissez dans cette description, vous n’êtes pas seul et cette plongée littéraire vous comblera !

Référence : Giordano, R., (2021), Le Bazar du zèbre à pois, Paris : Plon.

Méditer, changer, s’harmoniser…

Deux confinements et peu de perspectives avant l’été, voilà qui met nos nerfs à rude épreuve. Adepte des thérapies alternatives pour mon moral, je ne suis pas « novice » et pourtant, j’ai l’impression que comme pour certains débutants, il me faut parfois des piqûres de rappel. Me nourrissant en continu de lectures et des nouveautés dans le domaine du bien-être, je vous partage ici mon refresh grâce à Christophe André.

Méditer, est-ce uniquement se « tordre » en posture du lotus et se taire ?

Effectivement, la Mindfulness nécessite un retrait, un moment pour soi où l’esprit s’octroie (ou essaye) un temps de silence. Il ne s’agit pas, contrairement à ce que pensent certains, à fermer d’office les yeux et à totalement déconnecter…Les pensées parasites continuent parfois à apparaître contre notre volonté car la vie est ainsi faite. Bousculés par un quotidien envahissant, nous sommes entourés de stimulis visuels, sensoriels etc…Mais cela signifie-t-il qu’il est « impossible » de ralentir ? Non. Avec la pleine conscience, je ne réagis simplement PAS aux signes externes. Le raffut du voisin, les râleries de la belle-mère, les problèmes de la meilleure amie, les injonctions du boss, tous ces tracas n’entrent pas dans votre esprit, vous les admirez en spectateur…Vous êtes un observateur averti qui se raccroche à ses cinq sens pour s’ancrer dans l’instant.

Les bienfaits ?

Les avantages d’une pratique régulière sur l’organisme sont nombreux :

  • Diminution des ruminations anxieuses, une attention augmentée
  • Défenses immunitaires améliorées
  • Tension artérielle régulée
  • Moins de cortisol (hormone- stress) libérée
  • Pour les patients souffrant de douleurs chroniques, une peine adoucie….
  • Impact sur le psoriasis

Bref, tous les organes bénéficient d’un effet positif. Nuançons juste, la pleine conscience ne remplace pas un traitement médical mais agit en complément. Elle n’est également pas recommandée à tous les patients, votre psychiatre est le meilleur pour en juger. Les praticiens certifiés refusent également votre intégration à un programme sans suivi approprié (C’est aussi un argument différentiant les bons des mauvais profs 😊. La détresse pousse malheureusement certains coachs peu scrupuleux à prescrire des solutions non-adaptées, soyez vigilants !).

Méditation, relaxation, Qi-Gong…Je me perds, tout se ressemble…

La toile et les magazines regorgent de suggestions pour votre planning de rentrée ou pour combler vos creux dans la journée. Mais les amateurs confondent les disciplines et choisissent plus, par attrait du cursus que par réelle connaissance.

D’une façon succincte, disons que différentes approches combinant un travail corporel et une action mentale spécifique forment des « pratiques méditatives ». Dans ses écrits, Christophe André en distingue plusieurs : la médiation, le Qi-Gong, la méthode Vittoz, la prière, la médiation bouddhiste, la méditation transcendantale et la pleine conscience. Cette dernière présentée dans cet article fait l’objet de recherches scientifiques et est souvent inclue dans des accompagnements médicaux.

Choisir, se faire conseiller et cultiver sa curiosité

En conclusion, je ne fais pas la « promotion » d’un type unique de soin méditatif, je rappelle la nécessité de comparer avant d’essayer et d’abandonner en disant « Ce n’est pas pour moi ». Des coachs certifiés avec des formations abouties donnent l’envie et l’appétit d’apprendre, ils nous aident aussi dans la sélection. Par ailleurs, des auteurs « grand public » comme Christophe André nous rappellent que scientifiquement des progrès sont réguliers. Méditer modulerait l’expression de certains gènes confirmant les relations existantes entre l’activité de notre organisme et notre psychisme. Affaire à suivre…

Aller plus loin :

André, C., Un esprit sain dans un corps sain. (2015, Novembre- 2016, Janvier). L’Essentiel (24), pp. 63-68.

« I love myself for better of for worse… ». Mon essai de « Journaling ».

Fervente lectrice du Flair, je m’amuse parfois avec les suppléments proposés. En ce mois de janvier 2021, je démarre l’année avec mon « SelfLove Journal ». Basé sur le principe que certaines connaissent peut-être de « Journaling », vous collationnez dans un carnet vos ressentis, vos pensées et vous prenez, en le complétant, un temps pour vous. Rares sont celles qui parviennent à s’y astreindre au quotidien vu la multitude de tâches qui nous attendent. Pourtant, le simple fait de faire une pause permet à votre cerveau de s’aérer et de générer ensuite davantage de créativité. Dans ce journal, vous prenez soin de vous. Si vous n’avez pas acheté le bon numéro du Flair, pas de panique, il est vous est possible de créer votre propre support avec un joli carnet de papeterie. Conseil : si vous aimez interchanger les pages, privilégiez un type « Atoma », il en existe pour quelques euros chez Action. Des exemples d’intitulés de pages : p1- Ma carte d’identité ; p2 Mes kifs, p3 – Mes petits bonheurs (mots ou images) ; p4 – My Body and Me (le beau et le moche pour moi, dans mon corps…). N’oubliez pas une page « Sexo » et une zone « Citations inspirantes ». Enfin, laissez des espaces vides pour des créations inattendues. Ne soyez pas trop dans le contrôle et utilisez cet outil avec bienveillance. Ce n’est jamais une obligation de s’en saisir mais un pur plaisir ! J’avoue y percevoir un intérêt depuis que je lis du Raphaëlle Giordano. Autrice de talent, elle m’a donné l’irrépressible envie de me relancer dans mes passions. Parfois, c’est se jeter à l’eau le plus difficile…

Source :

Hendrickx, J. (coordination).  (2021, Janvier), Self-Love Journal (complément gratuit), Flair

Il était une fois l’Amérique…

Au travers de ce supplément très bien résumé et documenté, le lecteur est plongé dans l’histoire d’une grande nation, berceau de tant de révolutions. C’est au fil des décennies que les USA se positionnent en gendarme du monde. Ils mènent des combats contre le communisme puis contre l’islamisme. La grande puissance s’arme contre l’ennemi, ce n’est pas sans engendrer des conséquences humaines et parfois environnementales désastreuses. Après la Terre, on s’attaque à l’espace. Le monde, c’est bien, mais pourquoi pas essayer d’être les premiers à percer les mystères de l’Univers ?

En dépit de leur appétit de conquête et domination, les USA traversent des crises économiques sans précédents. En 1929 ou en 2008, les dégâts pour les Américains lambdas sont considérables, des décennies sont parfois nécessaires pour atteindre un renouveau économique. Si le supplément nous récapitule beaucoup de remous, il liste aussi les personnages et icônes célèbres nés de l’autre côté de l’Atlantique. Des…Elvis Presley, John Wayne, Brando, Spiderman, Batman teintent culturellement notre enfance ou adolescence. Nous, les Européens savourons ou méprisons leurs « produits ». Remercions-les, malgré tout, pour les avancées en matière de cinéma ou de musique. Mieux vaut voir la coupe à moitié pleine que l’inverse…

Référence (possibilité d’acheter en ligne) : Le Vif/L’Express (16 octobre 2020), Il était une fois l’Amérique, Le Vif/L’Express, Hors-Série n°17.

En ce début d’année, ne perdez plus bêtement votre énergie !

La puissance du mental un livre idéal pour les personnes en poste ayant une réelle envie de changement au quotidien. Dans votre fonction, vous êtes parfois surmené par des missions pompant toute votre énergie. Votre mode de fonctionnement compris à la lumière des concepts expliqués par l’auteur vous permettra de revoir votre dynamique globale pour une vie plus sereine.

Le changement effraie car il peut coûter cher. Ce n’est rien par rapport au gain que certains ajustements apportent. Reconnaître le poids de vos croyances et de vos conditionnements passés est déculpabilisant et très instructif ! Nous avons tous un pouvoir mental merveilleux. Par des prises de conscience successives et adéquates, vous muez cognitivement puis concrètement. Vos actions sont plus justes, vous respectent et travailler vous paraîtra un exercice léger et enrichissant. J’ai essayé le mécanisme même si j’avoue élaguer certaines parties d’exercices en ne retenant que les plus pertinents par rapport à ma situation.

Source : Collignon, P. (2014), La puissance du mental, Paris : Eyrolles.

Staged Bodies. Musée L. Louvain-la-Neuve. Jusqu’au 24 janvier 2021.

Mardi passé, je découvre l’expo photo Staged Bodies au Musée L de Louvain-la-Neuve. La cité universitaire regorge de surprises, il n’y a pas que le musée Hergé qui vaut le détour. Ce pass musée (cadeau de Noël) est l’occasion pour moi de sortir des sentiers battus. Particulièrement sensible à la question du corps dans l’art, c’est curieuse que je découvre les photos rassemblées pour cette expo temporaire, accessible jusqu’au 24 janvier 2021.

Comment notre enveloppe charnelle est-elle mise en scène dans la photo artistique depuis les années 70, période « postmoderne » ? Jusqu’à lors, on reproduit le corps en images car il est considéré comme une entité stable et définie reflétant l’identité d’une personne. Dans les clichés affichés appartenant à la « stage photography », on le théâtralise, on le met en scène. Les auteurs questionnent tant la représentation, que l’identité et la relation entre les sexes au travers de leur travail.  Ce jour-là, en plus de ma découverte culturelle, je m’introduis pour la première fois dans un lieu du Brabant Wallon à l’architecture étonnante : le musée L. Il accueille des événements diversifiés pendant l’année (attention, restrictions covid) : méditation, stage pour enfants…Je peux grâce à l’entrée visiter l’ensemble des étages avec des collections vastes plus de 20.000 pièces rassemblées allant de la Préhistoire à nos jours. Comptez deux bonnes heures pour la visite totale.

Staged Bodies : https://www.museel.be/fr/exposition/staged-bodies

Référence photo du post : KLAUKE Jürgen, Ziggi Stardust, 1974, Chromogenic print on aluminium, Collection privée.

Warhol. The American Dream Factory (2-10-2020- 28.02.2021).

Vous aimez la culture américaine, l’excentricité du pop art ? Alors rendez-vous à la Boverie à Liège pour l’expo Andy Warhol jusqu’au 24 février 2021. On y (re)découvre la vie et les œuvres de l’une des personnalités les plus marquantes du pop art dans un parcours long et cohérent. Comptez deux heures pour déambuler à votre aise dans les halls. Des panneaux explicatifs rappellent dates et événements majeurs au fil des créations. De quoi comprendre et faire de nombreux liens. Warhol est pour moi un artiste de génie. Il propose un décalage par rapport aux traditions et au caractère unique d’une production en déclinant son art sur des produits de consommation courante (ex. en 1962, les tableaux de boîtes de soupe Campbell’s). L’art est désormais accessible à l’Américain lambda. Dessinateur de base, l’homme est à l’affût des opportunités et explore diverses formes d’expression artistique (textile…). Tantôt fleuries, tantôt plus sombres (thème du suicide), ses créations plaisent, interpellent et ne laissent jamais indifférent. Il s’entoure au fil des années, de personnalités en vue (Keith Haring…) et réalise dans les années 70, des portraits d’hommes d’affaires fortunés mais aussi de mannequins et de politiciens. Warhol, c’est aussi le travestissement. Figure marquante du milieu gay, il questionne l’identité. Bref, il est un homme qui se réinvente sans cesse, qui ose afficher ses préférences. C’est à la fois attirant, mais repoussant, un brin « too much ». Des « comme lui », il en faut pourtant, pour marquer la société et inspirer les générations futures. Allez-y, frottez-vous à ce « casseur de codes » hors norme. Pas de contre-indications si vous n’êtes pas (encore) un fin connaisseur, l’expo est tout public. Précision, avec le pass musées, vous payez l’expo temporaire au prix plein, à peu près 17 euros par adulte. Seule est comprise la visite des collections permanentes (ce n’est pas le cas pour tous les musées du pass, parfois le temporaire est accessible).

Davantage de pauses bien-être pour moi #objectif2021

À l’aube de mes 32 piges ce 6 janvier et de cette nouvelle #annee2021, je me questionne sur mes essentiels. C’est un #ouvrage qu’on me prête qui symbolise ma première priorité : prendre soin de moi ! Se faire du bien, voici l’optique proposée par ce livre. Avec suffisamment de détails pratiques, vous découvrez les techniques les plus en vogue pour vous octroyer une pause bien méritée. N’ayez pas honte de réserver un week-end dans un spa pour fêter le prochain déconfinement. Nous avons tous un besoin criant de bien-être en ces temps compliqués. C’est lorsqu’il nous est interdit que j’en saisis toute l’importance. Trop souvent, je reporte le « chouchoutage », pressée par d’autres activités. Pour démarrer 2021, je me fixe comme objectif d’y consacrer davantage de temps et de budget. Ne dit-on pas très justement : Mens sana in corpore sano ? Et vous quelles sont vos bonnes résolutions ?

Référence : Paperview SA (2005), Bien-être et détente, Bruxelles : Paperview SA.

No Room for Regrets (Muyle au MACS – 29.11.2020- 18.04.2020).

Ce samedi, je me rends à l’expo rétrospective de Johan Muyle au MAC’s. Toujours partante pour des visites culturelles malgré les restrictions imposées par le contexte sanitaire inédit, je redécouvre avec plaisir le Grand Hornu. J’ai un penchant pour l’art abstrait mais je tente de pénétrer le terrain de Muyle comme une spectatrice novice. Lorsque je m’immerge dans un univers, même connu, je tente de m’abstraire de mes préjugés pour laisser se profiler de nouvelles sensations. C’est donc sans relire le folder d’accueil que je déambule dans les couloirs. Les œuvres insolites de l’artiste m’interpellent. Ce parcours « rétrospective » réveille mes sens. No Room for Regrets, c’est l’occasion de se frotter à nouveau à des assemblages artistiques surprenants. Je suis attirée par L’impossibilité de régner. Muyle nous y présente un rhinocéros conçu sur roues errant dans une enceinte fermée. Cette œuvre est en lien avec les 24 heures pendant lesquelles en 1990, le roi des Belges, Baudouin, se met en impossibilité de régner pour ne pas ratifier la loi sur l’avortement. L’animal n’a pas de corne, ce qui renvoie à une impuissance du pouvoir en place. Signification abstraite mais subtile.

Certes, il vous faut être à l’aise avec la taxidermie pour apprécier certaines créations. Je conçois l’artiste comme un homme qui s’interroge, non comme un militant chevronné. C’est, je pense, l’opinion du visiteur qui importe et son appropriation de ce qui lui est donné à voir. Fin d’expérience, j’ai apprécié, je suis lessivée par les personnages qui expriment mouvements et émotions.

L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël

Jamais, je n’ai eu autant de mal à lire un roman. Aussi loin que je m’en souvienne, les pires lectures que j’ai faites sont des grands classiques, style Madame Bovary, que j’ai fini malgré tout, par apprécier au fil des pages.

L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël retrace le monologue intérieur d’une jeune doctorante sicilienne vivant en France, Francesca, challengée par un de ses professeurs (et amant homosexuel). Serguei la défie d’annoncer à ses proches qu’elle ne fêtera pas Noël avec eux. Fougueuse, elle part en Sicile dans l’optique de braver les traditions. Le récit détaille les moindres broutilles de son quotidien. Le récit devient une logorrhée épuisante dont on ne voit pas le bout. Le commun des mortels n’élabore pas des réflexions aussi sophistiquées, c’est donc un auteur clairement très motivé qui a pondu ce texte parfois rébarbatif de plus de 250 pages. Je me questionne énormément mais j’ai pris conscience en lisant ce roman des limites qu’il est bon de se mettre lorsqu’on écrit. Persévérante, j’ai terminé ce week-end le pénible voyage mental de Francesca. La fin n’est pas une apothéose mais m’est plus supportable que le milieu indigeste. Bref, je ne le conseille pas comme cadeau de fin d’année sauf si le receveur est un grand intellectuel qui a du temps à perdre…

Référence : Lefebvre, J. (2019), L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël, Paris : Éditions J’ai Lu.