Lectures

Coup de cœur ♥️ de lecture : feelgood sur le rôle de mère (de prématurés ou de grands ados).

Incapable de me mouvoir à cause d’une opération de routine, j’ai décidé de me lancer dans le livre de Virginie Grimaldi : « Et que ne durent les moments doux. »

Ce livre Feelgood de 2021 est incontestablement une de mes plus belles découvertes de ces derniers mois. J’aime être absorbée par l’humanité de ces femmes en quête de maternité. L’auteure nous présente deux destins à priori, distincts. Nous voguons entre l’histoire de Lily, jeune maman d’une petite fille prématurée et celle d’Elise, mère libérée de ses deux grands ados qui volent à présent, de leurs propres ailes.

Alors que la première, est en proie à des doutes et qu’elle se culpabilise sans cesse de la prématurité de sa fille. L’autre, est perdue sans ses enfants, SES repères…Face à sa récente liberté, Élise ne parvient pas à prendre du temps pour elle. Heureusement, aidée de sa jeune collègue déjantée, elle redécouvre le luxe de prendre du temps pour cette « femme » qui sommeille. Elle redéfinit progressivement les contours de sa féminité. Précisons qu’Élise est aussi, bénévolement, câlineuse de bébés, une mission si précieuse pour ces petits êtres en grande prématurité.

Je ne vous dévoile pas la fin de cet opus, mais sachez, d’ores et déjà, qu’il vous réserve des subtiles surprises. Ces destinées s’entremêleront…

J’ai vraiment adoré du début à la fin, écouter ce livre audio sur Audible.fr.

Il s’agit d’une plate-forme où si vous avez un abonnement Prime Video, vous bénéficiez d’un livre gratuit par mois. J’attends déjà avec impatience avril vu le nombre de livres qu’ils ont dans leur répertoire…

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Mon début d’année littéraire, un « Envol » avec Déborah Biston par Cathy Peiti

Au détour d’un marché de Noël, je rencontre Déborah, pétillante Bruxelloise originaire de Gembloux. Son stand m’intrigue, c’est la seule qui propose de la littérature pour les fêtes. « Justement, me dis-je, raison de plus pour m’y intéresser ! ». Sur son étal, pas de gros ouvrages mais des petits livrets abordables et adaptés aux chaussettes du Père Noël. Tombée par « pur hasard » dans l’écriture, elle rédige en suivant son intuition. Après deux jours d’insomnie, de multiples histoires hantent ses nuits. Pour s’en libérer, elle jette sur papier ses premiers récits. Parmi ceux-ci, citons ces textes pour enfants dont : « Clara et le petit chien abandonné ». Lancée, elle s’essaye à l’écriture pour adultes et adolescents : « L’envol » et « La descente » sont nés.

Pulsionnelle, Déborah écrit par phase. Des semaines sans inspiration sont souvent suivies d’une vague d’idées novatrices. Elle se laisse alors emporter et retranscrit tout. Ce hobby s’intègre dans son quotidien sans problème : « L’écriture est devenue une évidence. ».

S’adresser à différents publics n’est pas aisé. Pour les enfants, elle nous confie : « Comme j’aime transmettre, je réfléchis à une thématique, je définis le cadre et puis je me lance. En général, j’ai l’histoire en tête avant d’écrire. Par contre, j’ai besoin de temps pour trouver le bon titre. ». Pour les adultes et ados, le point de départ est un sujet spécifique, puis le titre s’impose à elle. Elle laisse ensuite la graine germer dans son esprit, quand l’histoire fictive est à maturité, elle se plonge dans la rédaction. Rien n’est planifié au départ, c’est au fil des lignes qu’elle se surprend à concevoir la fin de sa nouvelle. Globalement, les écrits pour enfants sont éducatifs et citoyens et prônent responsabilité, autonomie et respect tandis que les productions pour les grands sont « feelgood » pouvant inspirer les lecteurs pour leurs propres vies.

L’inspiration ? C’est une question, vous l’aurez compris d’intuition…Une grosse partie du travail préparatoire consiste à observer. « Une parole entendue dans la rue ou un mot lu dans un quotidien peuvent être source d’inspiration. » dit-elle. Comme tout auteure, elle ne peut masquer sa subjectivité : « Ma propre expérience enrichit et nourrit également mon imaginaire. » Déborah affectionne particulièrement la réflexion autour du sujet avant d’entamer l’aventure d’un roman.

L’avenir ? « Au vu de la complexité pour éditer un livre d’enfants, j’aimerais avoir un éditeur. » À bon entendeur… Son nouveau livre « Insipide » est récemment parti à la correction. Disponible normalement dans le courant du premier trimestre 2023, il n’y a plus qu’à vous laisser tenter ! Engagée dans la cause animale, notre écrivaine en herbe a contribué à la conception d’un livre pour enfants destiné à la vente au profit exclusif de l’association Ever’y Cat Evere Schaerbeek Haren 1000 Bruxelles dont son chat, René, provient.

Plus d’informations :

Sur Facebook « Deborah Biston auteure – le groupe ».

Sur Instagram : @deborahbiston

Les livres « L’envol » et « La descente » sont disponibles sur le Site https://www.publier-un-livre.com/fr/le-livre-en-papier-auteur/13668-deborah-biston

Quant au livre pour enfants « Clara et le petit chien abandonné », il peut être commandé exclusivement via deborahbiston-auteure@outlook.com

Et si c’était le premier jour du reste de ma vie…?

Roman entamé et laissé à l’abandon quelques semaines, je l’ai terminé ce dimanche. Démotivée par ces temps de crise dont on ne voit pas le bout, je me suis laissée bercée par cette croisière hors du commun. L’histoire ? Marie, une mère au foyer trompée par son mari Rodolphe plaque tout, famille et filles pour entamer un voyage de trois mois. Elle réalise un rêve…vivre un tour du monde mais en célibataire. C’est la règle à bord, les couples sont proscrits et la direction veille au grain.

Personne dans son entourage ne s’attendait à ça…À bord, elle rencontre Anne et Camille, deux pétillantes femmes, une mûre et une jeune.  À trois, elles forment un cocktail détonnant de bonne humeur, elles expérimentent à nouveau, le bonheur et la complicité de l’amitié. Faut-il un homme pour combler ses désirs et s’épanouir ? D’autres liens sociaux ne peuvent-ils pas leur suffire ? On découvre au fil des pages que leurs vieux jours, elles aspirent à les partager avec un être de qualité mais qui sera-t-il ? Un messieur rencontré à bord du paquebot ou un charmant inconnu croisé lors des nombreuses escales ? Virginie Grimaldi est avec Aurélie Valognes, l’une de mes auteurs fétiches. Pas de développement personnel bourratif dans ce tome, mais des leçons de vie, des quiproquos humoristiques avec avant tout, une occasion de voyager aux quatre coins de la planète depuis mon canapé. Ma conclusion est cinglante : dès que c’est possible, je boucle mon prochain périple à l’étranger…

Référence : Grimaldi, V. (2015), Le premier jour du reste de ma vie, Paris : Fayard/Le livre de Poche.

Un joyeux bazar à découvrir en librairie !

Si le terme « Haut Potentiel » vous est familier, vous apprécierez sûrement ce livre/roman très orienté sur le développement personnel. Ce que j’apprécie toujours chez Raphaëlle Giordano, c’est son aptitude à nous emmener au travers d’une histoire en l’apparence banale dans des réflexions intimes très profondes. Les personnages attachants dans leur singularité sont peu nombreux mais nécessaires les uns aux autres. Le Bazar du zèbre à pois est une boutique hors du commun imaginée et ouverte à Mont-Vénus par un inventeur, Basile. Un jour, Arthur, ado paumé et en rébellion, rentre et y dérobe un objet qui l’intrigue. Démasqué par sa mère, il se rattrape et retourne au magasin le cœur lourd avec des excuses, se préparant à une confrontation désagréable avec le propriétaire…Il n’en est rien…Basile, devinant dans ce jeune déboussolé un véritable « zèbre » l’embauche comme étudiant…C’est le début d’une aventure agréable où les changements chez le gamin sont notables. Giula, sa maman « nez » et surdouée sensorielle tombe sous le charme de ce patron peu conventionnel. Le trio va pourtant souffrir de nombreux conflits avec des êtres malveillants, mais quand la passion les anime, ceux-là avancent et se relèvent. Le moteur qu’est leur créativité suffit à démarrer même les journées les plus sombres. Ils sont des êtres spéciaux, zébrés, « neuroatypiques » réfléchissant en arborescence avec une pensée foisonnante. Pas nécessairement dotés d’un QI plus élevé mais désireux sans cesse de nouveautés et de projets inédits. Tenaces, ces humains ressentent les émotions avec puissance, les réussites tous comme les échecs sont forts. L’auteure aborde avec légèreté les désagréments que de nombreux « potentiels » expérimentent au quotidien comme l’incompréhension, l’exclusion (parfois la marginalisation) et les refus. Qu’ils se rassurent, une fois qu’on sait comment on fonctionne, on peut rediriger nos relations, apprivoiser ses peurs, oser les paris fous et affirmer haut et fort sa « bizarrerie ». Même si le point crucial, reste à mon sens, celui de s’aimer soi. Nous venons au monde ainsi formés, capables de réfléchir avec ingéniosité, turbulents et avides d’une nourriture différente. Consommer ne suffit pas au bonheur, il faut s’investir, créer et contribuer avec d’autres à des accomplissements plus grands…Bref, soyez rassurés si vous vous reconnaissez dans cette description, vous n’êtes pas seul et cette plongée littéraire vous comblera !

Référence : Giordano, R., (2021), Le Bazar du zèbre à pois, Paris : Plon.

Davantage de pauses bien-être pour moi #objectif2021

À l’aube de mes 32 piges ce 6 janvier et de cette nouvelle #annee2021, je me questionne sur mes essentiels. C’est un #ouvrage qu’on me prête qui symbolise ma première priorité : prendre soin de moi ! Se faire du bien, voici l’optique proposée par ce livre. Avec suffisamment de détails pratiques, vous découvrez les techniques les plus en vogue pour vous octroyer une pause bien méritée. N’ayez pas honte de réserver un week-end dans un spa pour fêter le prochain déconfinement. Nous avons tous un besoin criant de bien-être en ces temps compliqués. C’est lorsqu’il nous est interdit que j’en saisis toute l’importance. Trop souvent, je reporte le « chouchoutage », pressée par d’autres activités. Pour démarrer 2021, je me fixe comme objectif d’y consacrer davantage de temps et de budget. Ne dit-on pas très justement : Mens sana in corpore sano ? Et vous quelles sont vos bonnes résolutions ?

Référence : Paperview SA (2005), Bien-être et détente, Bruxelles : Paperview SA.

L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël

Jamais, je n’ai eu autant de mal à lire un roman. Aussi loin que je m’en souvienne, les pires lectures que j’ai faites sont des grands classiques, style Madame Bovary, que j’ai fini malgré tout, par apprécier au fil des pages.

L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël retrace le monologue intérieur d’une jeune doctorante sicilienne vivant en France, Francesca, challengée par un de ses professeurs (et amant homosexuel). Serguei la défie d’annoncer à ses proches qu’elle ne fêtera pas Noël avec eux. Fougueuse, elle part en Sicile dans l’optique de braver les traditions. Le récit détaille les moindres broutilles de son quotidien. Le récit devient une logorrhée épuisante dont on ne voit pas le bout. Le commun des mortels n’élabore pas des réflexions aussi sophistiquées, c’est donc un auteur clairement très motivé qui a pondu ce texte parfois rébarbatif de plus de 250 pages. Je me questionne énormément mais j’ai pris conscience en lisant ce roman des limites qu’il est bon de se mettre lorsqu’on écrit. Persévérante, j’ai terminé ce week-end le pénible voyage mental de Francesca. La fin n’est pas une apothéose mais m’est plus supportable que le milieu indigeste. Bref, je ne le conseille pas comme cadeau de fin d’année sauf si le receveur est un grand intellectuel qui a du temps à perdre…

Référence : Lefebvre, J. (2019), L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël, Paris : Éditions J’ai Lu.

Qui est qui ? L’écrivain, maître de son chef-d’œuvre ou marionnette de ses personnages ?

Je n’avais pas accroché à la Vie secrète des écrivains paru en 2019, le roman m’avait déçu. Je n’ai par contre pas lâché celui-ci. Dans La vie est un roman, notre premier narrateur est Flora Conway, une auteure américaine à succès dont la fille de trois ans disparaît mystérieusement dans son propre appartement. Affaire insoluble, Flora découvre qu’elle est en réalité le pantin d’un autre écrivain : Romain Ozorski, habitant à Paris, dont le fils Théo est sur le point d’être embarqué par sa mère en Amérique. Les deux héros sont déchirés par la perte avérée ou future de leur tendre progéniture. Point commun mais différence de sexe, ils dialoguent quand Romain se projette en transe dans son univers imaginaire. Musso questionne sans cesse la capacité du lecteur à s’y retrouver dans un récit complexe, sommes-nous dans la réalité ? dans la fiction ? Oui, mais la fiction de quel auteur ? Qui est la marionnette de qui ? C’est au fil des pages que les similitudes et les révélations apparaissent. Je me délecte de la capacité unique de Musso à créer des rebondissements étourdissants dans une histoire qui aurait pu m’ennuyer. Quand on croit savoir, on en apprend encore…Bref, mettez votre ceinture de sécurité, accrochez-vous le voyage vous promet des surprises…Un cadeau littéraire à offrir ou se faire offrir en cette fin d’année !

Référence : Musso, G. (2020), La vie est un roman, Paris : Calmann-Levy.

Amours coupables et triangle compliqué

Joël Dicker, dans son dernier roman nous emmène dans un écrit original à la fois dédié à son éditeur défunt et à ses fidèles lecteurs. Il nous dévoile les dessous d’un processus d’écriture, le sien ou celui du Joël Dicker fictif avec lequel il démarre. L’histoire évolue avec les investigations du narrateur écrivain. Ne prenez rien pour acquis, la chute vous promet des surprises. C’est en Suisse que se déroule l’intrigue, dans les Alpes. L’écrivain (personnage) séjourne dans un hôtel pour y prendre des vacances et déconnecter, il y rencontre une jeune femme qui le pousse à prendre les rênes d’une enquête, celle du meurtre de la chambre 622. Cette pièce dont le numéro a changé pour éviter les questions est le point de départ des recherches avec Scarlett. Au fil des pages, nous découvrons divers personnages : Macaire Ebezner, héritier d’une grande banque et potentiellement son futur président, Anastasia sa femme et Lev Levovitch son ami mais concurrent direct tant en amour qu’en affaires. Leur trio est prenant, et leurs histoires de vie est distillée à mesure que l’histoire avance. Je me délecte à chaque fois de résoudre une petite part du mystère quand une autre question apparaît. Arrivée au milieu, je m’ennuie et veux poursuivre plus rapidement. C’est la fin, l’apothéose à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Je n’ai donc pas aimé du début jusqu’à la fin mais j’ai apprécié tant l’envol que l’atterrissage. Il faut reconnaître à Dicker qu’il maîtrise un style hors du commun et que mon imaginaire s’est bel et bien projeté à Verbier et à Genève avec un intermède à Corfou.  Je le recommande si vous êtes persévérant en lecture. Un conseil également : n’abandonnez pas en cours de route, sinon raccrocher risque d’être compliqué. Prochaine étape : la commande chez vos libraires de proximité de préférence !

Référence : Dicker, J. (2020), L’énigme de la chambre 622, Paris : De Fallois.

Profitez, profitez de chaque instant…comme si c’était le dernier…

Émue, bouleversée, secouée, voilà comment résumer mon état après la lecture de ce livre de poche glané dans une boîte à livres près de chez moi. Comme toujours, les lectures me choisissent, c’est un hasard mais jamais une déception. Agnès Ledig, anciennement sage-femme qui se lance dans l’écriture nous dépeint avec brio et bienveillance l’histoire de Julie, la vingtaine, caissière et maman solo de Ludovic, petit bout de chou haut comme trois pommes. Sa vie est morne et ses moyens financiers réduits. Un jour, un client, Paul s’éprend d’elle, pas amoureusement mais affectivement. Il l’invite au restau, puis en vacances en Bretagne. Célibataire, sa femme l’a quitté, il est perdu dans sa nouvelle vie. Est-ce ce néant, ce trou béant qui le pousse à proposer des vacances improvisées à son fils généraliste et à cette parfaite inconnue ? Il l’ignore, mais il a une carte à jouer, celle de l’imprévu, de la vie. Le quatuor, 3 adultes et un enfant s’apprivoisent au fil des semaines. Au retour, transformés, tout devait bien se passer et là boum, carambolage, accident grave. Leur destin est scellé, bouleversé. Si l’histoire est lisse au départ, avec des héros du quotidien en mal d’amour, elle s’accélère d’un coup, s’intensifie et prend le lecteur aux tripes. J’ai craint le pire et j’ai vécu le meilleur au fil des pages. En somme, je ne regrette jamais le voyage. J’ai pleuré dans mon lit comme une enfant. J’ai vibré et été subjuguée par la force d’une mère confrontée à un destin tragique. Pour vous recentrer et encore davantage savourer les fragments de votre quotidien, foncez sur ce livre. Une sublime leçon de vie…

Référence : Ledig, A. (2014), Juste avant le bonheur, Paris : Pocket.

 

 

Réflexion : ne tuons pas les identités…Et si le secret, c’était d’accepter sa multiplicité ?

Libanais d’origine, Amin Maalouf nous confie dans Les identités meurtrières son analyse de l’identité. Avec peu de jargon et le rappel de notions sociologiques nécessaires, cet essai se lit facilement. Il est à la portée d’adolescents comme des parents qui se questionnent sur le vivre-ensemble et sur ce qu’ils souhaitent transmettre aux prochaines générations. Commettre des crimes au nom de son identité n’est pas tolérable, encore faut-il savoir de quelle identité nous parlons. Pour certains, il s’agira de la classe, de la religion, de la nation. Si l’on limite la vision de l’identité à la religion, le risque de dérive est présent. Amin Maalouf est un libanais chrétien qui parle arabe, paradoxal me direz-vous ? Oui et pourquoi pas ? C’est nous qui maintenons la confusion entre religion et nationalité. Voyons plutôt l’identité comme un patchwork d’appartenances. Quand elle se résume à une seule c’est là, où elle peut devenir meurtrière… Les thématiques du pays d’origine, des religions (et leurs histoires), de la mondialisation et la langue m’ont particulièrement intéressées.

D’un point de vue historique, l’Islam avant, était tolérant mais au cours de l’Histoire, l’Occident a évolué en écrasant avec le christianisme les autres civilisations. Empêchés de rejoindre la « modernité », l’Orient a souffert et la population arabe s’est mise à écouter le radicalisme religieux. À partir des années 70, on assiste à une augmentation des voiles et des barbes chez les hommes. Quand on relie l’islamisme politique, antimodernisme et antioccidental à l’expression des peuples arabes, c’est un raccourci.  L’Occident a été méprisant générant des réactions néfastes. À l’heure de la mondialisation, il importe plus encore d’être tolérant avec l’ « Autre » qui qu’il soit…Attention malgré tout à l’uniformisme extrême et à l’appauvrissement de notre culture. Les séries TV, les musiques ne doivent pas être dominées par les Anglo-saxons. Respectons et valorisons chaque langue, reconnaissons l’apport de tous les peuples. Comme Maalouf le rappelle, si nous sauvons les pandas pourquoi pas les dialectes ?  Autorisons les symboles à exister. Le monde est grand et change rapidement, nous avons peur et nous avons besoin d’affirmer une identité. Il faut des efforts communs pour une intégration de communautés multiples réussie. Surtout ne jamais désespérer, l’époque que nous vivons est une fantastique ère d’ouverture, à nous de garder nos racines pour nous garantir un ancrage en tolérant ceux des autres. On peut trouver dans le monde des ressources farfelues. Si on fait en sorte de ne pas s’« exclure », c’est la voie d’un vivre-ensemble équilibré.

Référence : Maalouf, A. (1998), Les identités meurtrières, Paris : Grasset.

 

Lettres à ma tendre aïeule

Dans ce roman hors du commun, Virginie Grimaldi nous propose une compilation de courriers rédigés au fil des mois à sa mamie. Le lecteur y découvre entre autres, les paysages de la superbe île de Ré. L’auteur nous livre avec authenticité le récit de ses journées bien remplies d’écrivain et maman en vacances ou au boulot (en pleine promo). L’ennui y est, on s’en doute, rarement au menu. C’est un ramassis agréable d’anecdotes hilarantes. Mon conseil : ne lisez pas tout d’une traite car c’est un peu indigeste. Vous risquez l’overdose humoristique. Grimaldi qui ne « ronfle » pas mais qui « ronronne » nous déculpabilise et c’est là, l’apport d’une telle lecture. Au fil des pages, on sent son attachement pour sa grand-mère, lien qui donne envie. La vente de cet opus est reversée à une association française aidant les services pédiatriques qui embellissent la vie d’enfants hospitalisés. Un noble cause soutenue qui me touche. Au prix modique de 5 euros, Chère Mamie est abordable et recommandé si vous déprimez en cette période automnale.

Référence : Grimaldi, V. (2018), Chère Mamie, Paris : Fayard/Le Livre de Poche.

Se battre pour « se faire appeler »…

Christina vit en Belgique mais ses parents sont étrangers. Dans ce livre paru en 2008, nous revivons l’enfance d’une enfant dont le père marocain lutte pour avoir la nationalité belge. Dans les méandres de l’administration, l’homme se bat pour se faire appeler « Sam » et offrir à sa fille une vie « normale ». La tribu maternelle de Christina vient d’Espagne, cette douce contrée embaumée par les fleurs d’oranger. Travailleur et croyant, « Sam » respecte aussi la chrétienté, s’y initie et poursuit au fil des années une intégration périlleuse vu la complexité de notre système. Dans ce roman touchant (et court, 72 pages !), la petite héroïne voit les sacrifices parentaux mais baigne aussi dans l’ambiance chaleureuse du « Sud » en restant en Belgique. Avec les années, elle deviendra médecin, vivra en Espagne et épousera un Tchéchène. C’est parce qu’un jour elle reçoit le testament de son papa emporté trop tôt par un cancer du poumon qu’elle revient au Maroc sur les traces de ses ancêtres. Si j’hésitais à entamer la lecture du roman, moi qui préfère les comédies joyeuses, j’ai vite voulu connaître la suite. Je l’avoue, j’ai pleuré face à l’humilité avec laquelle son père musulman a traversé les épreuves. Pas un seul instant, il n’a jugé l’altérité, il s’est ouvert en bienveillance aux croyances externes en encourageant sa fille à l’imiter. Loin des images négatives véhiculées par les médias, cette histoire poignante rappelle combien il est important de ne pas stigmatiser des communautés mais d’apprendre à les connaître. Osez rencontrer la diversité, vous n’en serez que transformé…

Référence : Belize, I. A. (2008), Appelez-moi Sam, Namur : averbode.