Cathy Peiti

Sissi, de Bavière à l’Autriche, de princesse à impératrice…

Récemment, je me replonge avec plaisir dans une lecture de ma jeunesse. Je revois mes bases historiques au travers de l’histoire de Sissi.  A 16 ans, elle devient impératrice d’Autriche, un destin lourd pour une enfant pleine de fougue. Sissi, c’est la vie, la spontanéité, le non-conformisme. Gamine, elle profite en Bavière de l’insouciance de l’enfance. Son père l’encourage à tester de nouvelles activités. Sa mère met souvent des limites mais la petite les brave et n’en fait qu’à sa tête.  Dans ce roman, la narratrice est la veille souveraine qui parle à sa petite-fille curieuse de découvrir l’existence de son aïeule. Monter sur le trône aux côtés de François-Joseph n’est pas une sinécure avec une belle-mère intrusive et des traditions oppressantes. Sissi tente difficilement au fil des années de préserver sa liberté. En véritable locomotive vivante, elle s’évertue à s’échapper en voyages et va à la rencontre de l’altérité. La jeune femme se cultive et aime apprendre. Sympathique, elle fait chavirer les cœurs. Mais les nombreuses obligations de son rang la rendent anxieuse. Elle ne choisit pas ses amis pour leur titre de noblesse. Sans dévoiler la fin ni son destin, je vous laisse libre de partager le temps d’une lecture l’existence de ce symbole, de cette légende qu’est cette impératrice autrichienne. Souvent, elle a bercé mes rêves les plus doux. Au fond, qui n’a jamais voulu revêtir la tenue d’une princesse et vivre un conte de fées ?

Référence :Loiseau, A-F. (2001), Sissi, Liège : Hemma.

Partage de lecture : Un Petit Pays bien meurtri…

C’est écoutant les Belges au bout du monde sur la Première le dimanche matin que j’ai entendu parler du roman Petit Pays de Gaël Faye. En partant de sa propre expérience l’auteur conte la vie de Gabriel 10 ans. Un gamin à priori privilégié qui grandit au Burundi, à Bujumbura avec sa petite sœur Ana, son père expatrié français et sa mère rwandaise. Dans l ‘« impasse », il joue avec sa bande de copains, cueille les mangues, s’en gave et vit simplement, insouciant. Il correspond avec une jeune française à qui il relate ses aventures.

Une enfance dorée jusqu’au jour où ses parents se séparent et où la politique du pays se dégrade. La guerre civile ronge sa contrée, il vit progressivement la peur au ventre dans des quartiers insécurisés. La mort, il commence à la connaître, trop précocement hélas. Une partie de son entourage est ensuite touché par le génocide des Tustis au Rwanda. Sang mêlé, il occupe une position inconfortable, imprécise. Les tueries se succèdent. Pour survivre, Gabriel s’évade ans la littérature. Chaque livre lui permet de quitter un quotidien oppressant. Quand certains hommes en poursuivent d’autres comme du gibier comment garder foi en l’humanité ? Voyant ses proches se détruire, c’est en France qu’il s’exile précocement, par obligation. J’ai apprécié la lecture de l’ouvrage même si je ne le cache pas, elle est dure. L’aspect historique me semble bien retracé et nous vibrons au rythme des conflits. La beauté du début côtoie l’horreur de la fin. Je me sens extrêmement chanceuse d’être une Européenne protégée. A l’écart de carnages comme ceux décrits au travers les lignes de Gaël Faye, je savoure mon existence au quotidien et relativise plus encore les petits bonheurs…

Référence : Faye, G. (2016), Petit pays, Paris : Grasset & Fasquelle.

 

 

Becoming, retour sur le parcours d’une grande dame.

Vous êtes un brin féministe ou vous vous insurgez contre les injustices envers les minorités ?

Ce livre vous comblera. D’abord happée par le documentaire Netflix dédiée à l’ancienne première dame américaine. J’ai acheté la bio de sa vie : Becoming. Michelle grandit au sein d’une tribu aimante dans le sud de Chicago, le « South Side ». Tôt, elle apprend que le racisme est monnaie courante quand on a la peau hâlée. L’infirmité de son père, ne se plaignant jamais, travaillant avec acharnement jusqu’à son dernier souffle la marque. Elle travaille dur dès le départ en quête de reconnaissance, de réussite. C’est avec brio que son parcours l’emmène vers les sommets. Princeton lui ouvre les bras, une fois diplômée c’est d’abord une avocate puis une gestionnaire de projets exigeante que l’on découvre au fil des pages. Maître de stage de son futur mari, elle tombe amoureuse de son protégé, de son style nonchalant mais intelligent.

Il m’a fallu répartir la lecture sur deux semaines pour venir à bout de cette brique de 700 pages. J’y apprends dans les détails la vie dans les coulisses des puissants. Des campagnes où les faits et gestes des candidats sont analysés à la loupe, où les propos sont déformés par méchanceté. La spontanéité est remplacée par la stratégie. Durant huit ans, une politique orientée vers le changement pour « l’humain » est prônée par le couple présidentiel. La jeunesse y occupe une place prépondérante ainsi que les oubliés du système. Michelle Obama est une femme de conviction qui mène de front au quotidien sa vie professionnelle et personnelle. Ses filles demeurent au centre de tout, le trésor qu’il convient de choyer malgré la difficulté. C’est en ressourçant auprès d’un solide noyau de proches, ancrée dans ses racines, fière de ses origines qu’elle m’inspire le plus grand respect. Paru en poche, le livre vaut le détour, empressez-vous de vous le procurer ou pour les moins fans du papier, optez pour la version digitale de Becoming sur Netflix…

Référence :

Obama, M. (2018), Becoming,  New York : Crown.

 

Slow life, fast thinking…

Nombreux sont les ouvrages qui vous invitent à une déconnexion et à un rythme de vie plus « slow ». Le confinement a remis cette pensée au goût du jour. Pratiquant déjà la pleine conscience au quotidien, j’en récolte les bienfaits après des années d’exercices réguliers. Mon conseil : ne vous découragez pas et appliquez « la théorie des petits pas », à chaque jour son effort. Ne tentez pas de vous surpasser en ajoutant à vos journées des contraintes supplémentaires. Profitez plutôt des rares moments de calme pour être « pleinement » présent.

Dans quoi puis-je ralentir ?

  • Mes repas (tant leur préparation que la dégustation). Ces rendez-vous incontournables, sont des moments propices pour revenir à soi, au goût des aliments.
  • Mes hobbys. En marchant simplement, levez le pied, observez l’environnement, écoutez les bruissements et respirez profondément. Usez de vos cinq sens pour parvenir à vous ancrer…
  • La sexualité. Dans notre lit, ce moment peut être au ralenti, comme une pause qu’on s’offre pour se redécouvrir en couple, mieux se comprendre.

Autres conseils :

  • Soulagez votre agenda. Évincez les superflus et centrez vos ressources sur les personnes qui vous sont chères (et ce n’est pas obligatoirement le cercle familial proche mais des gens positifs qui vous tirent vers le haut)
  • Parfois glandez ! Oui, vous lisez correctement, ne faites rien. Relâchez la pression.

Et au travail, vais-je perdre en crédibilité en ressemblant à un ahuri rêveur ?

Absolument pas ! Freiner sa cadence signifie pour moi, une meilleure organisation et moins de dispersion. Des plages horaires mieux définies pour traiter mes mails ou les dossiers complexes peuvent constituer d’excellents débuts ! Se modérer, c’est se donner l’opportunité de développer une pensée rapide, posée et juste.

Alors toujours si compliqué de démarrer ? A vous de tester vous me direz…

Sources :

Delforge H. (2016), Le phénomène « slow life » : Vivre moins ? Vivre mieux !, Femmes d’aujourd’hui, numéro 25.

Honoré, C. (2004), L’éloge de la lenteur, Vanves : Marabout.

 

Un vieux con moi ? Jamais !

Présentation d’une trouvaille pour ne pas devenir blasé :

Larrouy, S.M., Mosser, V (2016), Comment ne pas devenir un vieux con : Guide et entretiens autour d’un mal qui nous guette tous. Vanves : Hachette Livre (Marabout).

On le pense fort avant trente ans ou légèrement après…Non, nous ne deviendrons jamais des chieurs compulsifs, des empêcheurs de tourner en rond. On vaut bien mieux que cela pardi ! Ai-je pensé séduire les petits jeunes de 20 ans traînant en bande à fumer des pétards dans le parking d’en face ? Vous déconnez ! Je suis cette trentenaire en couple responsable qui rit spontanément des blagues de ses congénères, qui maîtrise les réseaux sociaux et qui s’amuse en dansant sur les tables…Bon OK, avouons Tik Tok ça m’échappe encore et  les dancings jusque pas d’heure même si on « déconfine » j’y ai renoncé depuis des années…Je ne tiens plus le rythme, ni des heures à me déchaîner sur la piste. En lisant cet ouvrage, on apprend les bons comportements vis-à-vis de notre jeunesse actuelle. Ne les méprisons pas, on était au moins pareils à leur âge ! Je faisais la choré déjantée devant ma TV du Gangmam style et je kiffais grave ! (vous voyez, j’ai encore un vocabulaire jeune hihi !!!). La date de péremption, elle est donc dans la tête ! Les interviewés célèbres du bouquin le confirment. Je vous conseille cette lecture désopilante pour relativiser et admettre notre état désormais définitif d’adulte responsable. Sauf si vous optez pour le suicide, les anniversaires continueront à s’accumuler. Le plus simple est de ne pas accepter cette décrépitude inéluctable et de rester connecté. C’est de la sagesse qu’on vous enviera !

 

Pourquoi faut-il lire une fois dans sa vie, La Peste d’Albert Camus ?

Les fans de lecture vous le diront, cet ouvrage est un incontournable, surtout par les temps qui courent. L’histoire ? Une petite ville d’Algérie, Oran est touchée par la peste. La mort semble inévitable pour les habitants. Oran est confinée, la situation sanitaire exceptionnelle l’oblige. Nous sommes dans les années 40. Parmi les personnages marquants, un médecin le docteur Rieux. Courageux, il s’entoure d’hommes de foi pour combattre le mal. Ils sont prêts à tout pour sauver qui peut l’être. Du mal en confinement, il y en a. Certains individus cruels profitent de la maladie pour s’enrichir. Résister au fléau anime les vrais héros. Agir envers et contre tout, se serrer les coudes contre la mort et la souffrance est leur leitmotiv. Le livre est riche en détails, âmes sensibles s’abstenir…Les thèmes de la séparation et de l’enfermement sont bien présents. Mais la clé, c’est aimer, espérer et œuvrer de concert pour surmonter la crise. J’y trouve le récit de ce que nous avons vécu ces derniers mois. Je souligne, la force avec laquelle, les citoyens ont travaillé d’arrache-pied pour confectionner du matériel aux soignants et pour préparer le déconfinement. Coupés de nos proches, isolés mais en communion virtuelle, les essentiels pour une vie en communauté me semblent préservés. Je pointe comme souvent le positif, car si on se focalise dessus, il rayonne. Moi je dis juste MERCI à notre humanité d’avoir persévéré. Et si c’est un prix Nobel comme Camus qui décrivait déjà dans un roman la nécessité de s’élever en bloc contre la fatalité, le simple quidam qui prend de la hauteur peut se rendre compte que vivre ses émotions, s’ouvrir à l’altérité nous enrichit et nous rend plus fort. Ce n’est pas écraser et être le meilleur qui fera de vous un être puissant, mais c’est votre capacité à aider simplement sans attendre rien en retour qui témoignera d’une grande aura…

Petite note aux internautes : ma caricature d’un Albert Camus vieilli pour cet article, c’est voulu :).

Référence : Camus, A. (1972). La Peste. Paris : Gallimard.

Un Musso à la Une : La vie secrète des écrivains

Je vous présente ici une de mes dernières lectures :

Musso, G. (2019). La vie secrète des écrivains. Paris : Calmann Levy.

Après La Jeune fille et la Nuit, j’ai acheté l’un des derniers romans de Musso. Facile à lire comme les précédents, j’ai dévoré La vie secrète des écrivains  en deux jours et demi. Acheté samedi à la Librairie Antigone, lundi soir c’était une « affaire conclue ». Personnellement, j’ai déjà été plus enthousiasmée par les écrits de l’écrivain. L’intrigue est bien ficelée, on ne s’attend pas aux rebondissements mais je trouve que certains personnages du début sont délaissés à la fin. C’est l’écrivain Nathan Fawles qui est au cœur de l’histoire. Qu’est-il devenu après des ouvrages à succès ? Pourquoi a-t-il cessé d’écrire ? Lui qui abreuvait de ses textes un nombre incalculable de lecteurs. C’est ce que Mathide Monney, journaliste suisse va tenter de découvrir en se rendant sur l’île de Beaumont. Mais qui est-elle en réalité ? Quand certaines zones de la vie troublée du héros s’éclaircissent, les ombres reviennent. Le lecteur est bousculé, transporté et navigue dans un récit tumultueux, parfois un peu trop…Certaines « découvertes » paraissent très irréelles, voire peu probables. Je sais que l’on est dans un roman mais les rebondissements sont parfois exagérés. Je suis déçue du manque de finesse de quelques passages vite expédiés. Il me manque la suite à certains épisodes. J’ai une impression de multiples fins avortées. Je ne les citerai pas ici pour ne pas vous en priver pendant la lecture…On ne peut pas tout traiter certes, mais alors peut-être aurait-il fallu faire des choix ? Un point que j’ai particulièrement apprécié est l’épilogue, surprenant. Sur ce, à vos livres, prêt, partez !

 

Une lecture pour oser tout quitter, Virginie Grimaldi (2019), Il est grand temps de rallumer les étoiles au Livre de Poche.

Avec ‘Tu comprendras quand tu seras plus grande’, je débute dans les lectures de Virginie Grimaldi. Dans Il est grand temps de rallumer les étoiles, on pénètre un autre univers. Celui d’une jeune mère épuisée de deux ados aux profils différents. Anna, la maman jongle avec un job dans un restau tout juste rémunérateur et l’éducation en solo de filles. Mathias, son ex, le père habite loin et c’est tant mieux… La première c’est, Chloé l’adolescente 17 ans surdouée. Elle se questionne sur l’amour, excelle en écriture mais est persuadée qu’il faut donner (de son corps) pour être aimée des garçons. Accumulant les déceptions, elle part à la dérive. Lily 12 ans est timide, renfermée, raillée en cours. Son rat deviendra son meilleur ami. Avec ses revenus, Anna peine à tout combiner et est endettée. Pour l’huissier, il faut à présent payer. Pour s’en libérer, elle accepte un licenciement à l’amiable de son patron. Mais rembourser est-ce vraiment le moment ? N’est-il pas temps « d’aller rallumer les étoiles » ? Pour éviter le naufrage familial, sur les conseils de sa grand-mère, elle quitte tout avec sa tribu. Le projet ? Une expédition improvisée en Scandinavie en camping-car avec peut-être à la clé, des liens renoués…Anna et ses filles font de nouvelles connaissances, hilarantes. Cette histoire vous transporte, je me suis évadée et régalée. Les paysages dépeints donnent envie mais ce que le lecteur suit avant tout, ce sont les péripéties communes des nouveaux personnages chaleureusement décrits par Grimaldi. Si certains sont clichés, la tendresse reste très présente. La chute est, elle un peu déconcertante. Je ne vous en dis pas plus, à vous de jouer…Allez l’acheter cette petite perle d’écriture !

En dé-confinement : Le #NOBRACHALLENGE, si Gaga et Rihanna sautent le pas, pourquoi pas moi ?

La vague « anti-soutien » fleurit sur les réseaux sociaux. Les femmes poursuivent une révolution de girls confinées mais libérées du port du soutard. « Laissons nos nibards respirer et balloter » diraient certaines…Pour d’autres, impossible de se débarrasser de cette contrainte sociale. « Si j’oublie mon soutien-gorge en hiver, mes seins pointent et c’est gênant. » Effectivement, pour le sport et le boulot, ce n’est pas rigolo, de vivre « délivrée », mais chez soi n’est-ce pas une opportunité de se relâcher ? Tous les scientifiques ne sont pas contre…

Mais qui a eu cette idée folle d’inventer cet objet de torture avec armature ? C’est à Mary Phelps Jacob que l’on devrait en 1914, la création du premier prototype de soutien-gorge avec bonnets. Le modèle a ensuite évolué. Dans les années 50, c’est un élément essentiel pour être une pin-up hors du commun. On choisit le soutif pigeonnant. Dans les années 60, c’est tendance « push-up », je gonfle sans passer par billard. Avec mai 68, dans la décennie suivante, on jette l’accessoire au bac. De nos jours, on en achète à tous les prix et dans toutes les tailles.  Et vous c’est quoi votre option ? Vous l’aimez le porter un peu, beaucoup, pas du tout ? 🙂

Sources :
Chan, E. (2020), « No-Bra » : on vous dit pourquoi l’adopter pendant et post-confinement, consulté le 14 mai 2020 sur https://www.mariefrance.fr/equilibre/no-bra-on-vous-dit-pourquoi-ladopter-pendant-et-post-confinement-476704.html#item=1
Descheneaux, N. (2013), Petite histoire du soutien-gorge, consulté le 14 mai 2020 sur https://www.canalvie.com/sante-beaute/mode-et-beaute/histoire-soutien-gorge-1.1497529

Glaces, vélos, file et lâcher-prise…

Cet après-midi, c’est sortie. Youpie, merci Sophie ! Je ressemble à quoi mon beau miroir ? Pas à grand-chose malheureusement, le squelette articulé que je suis est pourvu de mains desséchées avec le désinfectant bien trop décapant. Masque vissé sur le visage, je ris (intérieurement), mon haleine ne gênera personne… . C’est la première fois depuis longtemps que je pars en balade dans un Ravel surpeuplé… J’ai envie de faire un croche-roue aux vélos qui se croient tout permis. Sans sonnette, ils circulent même en bande. Un devant un derrière et vous voilà en posture de joyeux sandwich. Des chauffards ces routards, moi je vous le dit ! J’essaye quand même d’enfiler un sourire aux mamies gentilles, qui elles, n’y peuvent rien. Fonctionnant au ralenti, on les voit de bien loin… Si ces chenapans continuent, je ferais ma Hulk au féminin en transperçant mon corps pour me défendre et ils vont passer un sale quart d’heure les gamins…

Arrivés au marchand de glaces, la file est interminable (logique) mais si en plus les ados en vélo réservent des places à des parents venant en voiture (merci pour la planète), pas sûr que notre Corona s’en ira de sitôt…Je rappelle à Madame la marâtre arrivant non masquée devant la porte que la queue c’est derrière que ça se passe… « Mais euhhh, on est ensemble. » Oui, alors il aurait fallu se mettre au vélo et débarquer après moi. Après cet essai manqué de promenade écourtée, c’est au magasin que j’ai droit au pompon. Pas d’étudiant en gants pour le désinfectant mais un dettol en spray en libre-service. Le message est clair : « le nettoyage des caddies (et la monnaie pour les prendre), vous vous y collez ! Mettez surtout bien vos mains partout surtout. » Il n’y a pas photo, la même chaîne de supermarché à 10 km de là ne fonctionne pas comme ça. « C’est une question de province. » me répond mon chéri…Effectivement dans ce cas, la fainéantise s’arrête à la frontière.

Mon partage de lecture: Virginie Grimaldi, Tu comprendras quand tu seras plus grande.

Les lectures du confinement et du « dé »-confinement sont des aubaines pour moi. Je re-découvre des belles histoires qui me donnent l’envie d’avancer. Le chemin est parfois rocailleux mais soyons heureux, nous sommes vivants, profitons de l’instant !

Ici, je vous présente encore une fois grâce à la disponibilité de la Librairie Antigone un ouvrage coup de cœur que certaines d’entre vous auront peut-être déjà lu. Virginie Grimaldi nous emmène avec ‘Tu comprendras quand tu seras plus grande’ dans l’univers des maisons de retraite. J’y suis pour ma part bénévole/volontaire depuis deux ans. La lecture m’a rappelé à quel point les résidents me manquaient…

Comme tous ceux qui méconnaissent le milieu des MRS (maisons de repos et de soins), Julia est peu rassurée à l’idée d’exercer son métier de psychologue en établissement gériatrique. Pourtant, au fil des semaines, elle y découvre des aînés heureux et d’autres plus ronchons. Il faut de tout pour faire un monde et les maisons de repos n’échappent pas à la règle…Héroïne meurtrie par la vie, marquée par le décès de son père et affectée par sa rupture avec son compagnon, elle squatte chez sa meilleure amie le temps de récupérer un semblant d’existence. En vaut-elle la peine cette vie si pourrie ? se demande-t-elle parfois…Se confronter à la vieillesse est un exercice périlleux, nous n’en sortons pas indemne. Les patients meurent ou nous oublient au fil de la maladie, mais jamais au grand jamais les échanges sont vains. Débordants d’humanité, les interactions dans un « ghetto pour vieux » (comme dit Grimaldi) manquent rarement d’authenticité. Les dames âgées, ces mamies de cœur sans peur rêvent encore de l’amour. Différemment certes, avec plus de pudeur sûrement, mais toujours dans l’optique de partager et d’aimer un « autre » être encore « vivant ». Leur refuser de la gaieté, c’est les tuer. Un sourire, une fleur, une œuvre en papier mâché, un rien est une source de bien. Ce livre c’est l’occasion de se questionner, les a-t-on oublié nos vieux ? Si la jeunesse fait des choix, les aînés dressent des bilans comme nous rappelle l’auteur. A nous d’agir pour embellir l’avenir, tout en continuant à les aider à exister. L’expérience que Julia vivra est décapante, naviguer entre les pages est un régal. Je me délecte des expressions spontanées de la psy déjantée. De façon inattendue, elle rencontre même son prince charmant, présent mais intermittent. Je ne vous en dis pas plus, tellement la fin est surprenante, une belle claque pour moi qui croyais tout savoir ! A vos commandes, priorité au libraire de proximité svp.  🙂

Grimaldi, V. (2017), Tu comprendras quand tu seras plus grande, Paris : Le Livre de Poche.

 

 

Peinture au doigt

Aujourd’hui, nous organisons un moment détente sur fond musical. Tout le monde peut participer, novice ou expérimenté en art, aucune nécessité de maîtriser la peinture pour s’adonner à une réalisation au doigt. Les plus réticents finissent par apprécier l’aspect délassant du travail. Il nous reconnecte à nos sensations corporelles et nous permet de défocaliser le temps d’un atelier. Idéal si les personnes ont justement perdu la capacité de réaliser des œuvres demandant de la précision.