30 novembre 2017

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Le burn-out : maladie mal connue, mal diagnostiquée avec de nombreuses variantes

Burn-out : partout mais flou

On n’en parle beaucoup mais ce mal « du siècle » reste pourtant mal défini, ce qui en  complexifie sa mesure. S’il s’agit bien d’un épuisement intense tant physique que mental, il nécessiterait selon des chercheurs de la KUL une approche approfondie. Ces derniers proposent 5 symptômes pour le diagnostic. A l’épuisement, s’ajoutent les difficultés de mémorisation et de concentration vécues par le travailleur, des réactions émotionnellement violentes et une distanciation mentale (et physique). Des symptômes dépressifs viennent clore ces indicateurs. Physiquement, un malade manifeste parfois des douleurs couplées à un manque de sommeil et à des crises de panique répétées. En parallèle du burn-out « classique » au travail, on parle aussi maintenant le burn-out parental.

Le malade  et le regard des autres

Dans un état second, le malade ne maîtrise plus son existence. Une sensation profonde de perdre pied est ressentie et la mise à l’arrêt professionnel s’impose. Parfois, il est déjà trop tard…Les symptômes avant-coureurs ont été niés par le travailleur au nom de  la performance de ses résultats ou par manque de confiance en lui. Comment reconnaître les signaux et surtout admettre qu’il faut s’arrêter ? Tomber malade, laisser les autres se débrouiller. « Qu’est-ce que mes collègues vont penser de moi ? » etc. L’image toujours l’image. La prévention en entreprise est donc devenue indispensable. Elle débute avec une analyse des risques psycho-sociaux. Un environnement sain et réceptif à la souffrance pouvant être éprouvée par le personnel peut significativement contribuer à une diminution des cas graves. « Couler » est rapide mais s’en remettre nécessite un temps long. Selon les patients, il s’agit de mois ou d’années de convalescence. Entendue à la radio récemment, une expression m’a marquée : « Vous n’avez plus toutes vos petites cuillères le matin en démarrant la journée ». Je dirais de façon plus humoristique : « Mes frites ne sont plus dans le même sachet ! ».

Les solutions naturelles

Si elles sont souvent considérées comme « placebo », je les affectionne pourtant particulièrement. J’en proposerai dans les prochaines chroniques. Quand on évoque le  « naturel », il s’agit non seulement de plantes mais également de thérapies douces (yoga, méditation, art-thérapie…).

Sources :

https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-burn-out-est-il-trop-souvent-diagnostique-a-tort?id=9739906

https://www.mensura.be/fr/blog/reconnaitre-le-burn-out-surveillez-les-5-symptomes-cles

Voyage au cœur de soi en pleine conscience

A l’heure où nous courrons dans tous les sens (sûrement à la recherche de nos cadeaux de fin d’année), la pratique de la pleine de conscience (Mindefulness) nous permet de prendre une pause, de mettre nos cerveaux sur ‘off’. Apprise en solitaire ou en groupe, la Mindefulness s’avère un moyen précieux de souffler et de se retrouver face à soi-même.

Pleine conscience pour se reconnecter à son corps

En avançant dans notre quotidien « à corps perdu », il nous arrive d’oublier notre enveloppe charnelle. Nous lui infligeons des réveils forcés, des rythmes effrénés et oublions parfois de la nourrir…par manque de temps ! Comment peut-on en arriver à ce stade de négation de nous-mêmes ? Simplement parce qu’avec l’empressement, nous avons « la tête dans le guidon ». Il nous faut donc ralentir et vivre d’une façon plus « slow », respectueuse de notre rythme biologique. En méditant une dizaine de minutes par jour, vous vous octroyez une pause régénérative et salvatrice. Nul besoin d’être moine bouddhiste pour s’initier à ce plaisir simple qu’est la contemplation. Souvent guidée, les méditations vous invitent à « scanner » votre corps et à l’écouter vous adresser ses signaux plus ou moins agréables.

Les outils pour se lancer ?

Où vais-je suivre mes cours allez-vous me dire ? Là encore, pas besoin de réel cursus pour commencer à tester. Bien sûr, les cycles formatifs existent mais en vous équipant d’un petit coussin de méditation et en adoptant une posture digne (bien verticale), vous êtes prêt à démarrer ! Pour ma part, j’ai débuté avec l’application « Petit Bambou ». Cela m’a coûté quelques euros par mois et j’en suis pleinement satisfaite. Différents programmes ludiques vous sont proposés (lâcher-prise, stress…). Une voix agréable vous accompagne dans votre préparation et pas à pas vous apprenez à découvrir le calme et la sérénité. Attention, la régularité est de mise. Ne vous étonnez pas de n’avoir aucun résultat si vous ne vous exercez pas à faire 10 minutes de break quotidien. Si c’est trop, faites deux fois 5 min à des moments plus pratiques de la journée. Les débuts sont difficiles mais courage…le cadeau final en vaut la peine.

Vous craignez la solitude ? Optez pour une pratique en groupe !

Des groupements locaux peuvent vous aider à l’exercice de la pleine conscience, le tout à des prix démocratiques. J’ai découvert récemment la tradition du Village des Pruniers et j’y adhère entièrement. Le Village des Pruniers est fondé en 1982 par Thich Nhât Hanh, moine vietnamien. Les sympathisants peuvent rejoindre une Sangha proche de chez eux. Il s’agit d’une micro-communauté locale partageant les valeurs et les pratiques du Village. Lors des rencontres, je suis séduite par la bienveillance des participants. Ici, on ne juge pas, on partage ensemble un moment hors du temps. Une coupure pour nous, pour nous recueillir conjointement et célébrer la beauté de la vie et des petites choses simples de notre quotidien. En conclusion, si vous souhaitez « débrancher » en cette fin d’année, offrez-vous un moment pour réintégrer « pleinement » votre corps, aimez-le avec douceur et reconnectez-le avec cet esprit trop souvent pris dans le tumulte du « tout tout de suite ».

L’anorexie mentale : un vécu d’obésité faussé

À l’heure où la minceur et l’apparence physique sont valorisées dans les médias, les salles de sports regorgent d’ « obsédés de la forme ». Ces femmes et hommes repoussant les limites sportives pour se sculpter un corps de rêve. Armés d’une « Apple-Watch », ils contrôlent tout (performance, calories etc.). Du moins, ils pensent avoir la maîtrise…En effet, notre enveloppe charnelle n’a pas besoin de nous, elle s’autorégule merveilleusement bien. Lutter contre la nature, peut rendre malade très malade. C’est le cas des malades anorexiques, très fines mais si peu « ordinaires ». Le trouble est socialement accepté ou encore tabou.

L’anorexie : une maladie d’ado ?

Si la maladie se déclare souvent à l’adolescence, elle peut sans traitement se prolonger à l’âge adulte. Parfois « guérie », elle revient et s’ancre suite à événement éprouvant (burn-out, séparation) à l’âge adulte. Un des éléments centraux peut être la relation avec la mère. Mais selon certains, l’anorexie serait moins une phobie qu’une addiction, celle de la perte de poids. Se sentir légère procure du plaisir, de la liberté et une sensation de supériorité face à ces gens normaux « accros » à la bonne chair.

S’en sortir

Pour sortir la tête hors de l’eau, comme pour l’alcool, le premier pas commence par l’acceptation. Après, il faut trouver du sens, déconstruire ses représentations faussées pour reprendre le goût de vivre sans l’illusion de protection procurée par la maladie. Nathalie Decoo (2015,  p.46), présidente de l’association belge Anorexie-Boulimie Ensemble écrit à juste titre « Il ne suffit pas de manger à nouveau pour guérir. Il ne suffit pas de le vouloir ».  Parmi les moyens thérapeutiques utilisés, les pistes alternatives non médicamenteuses sont nombreuses. Une approche nutritionnelle par la pleine conscience peut aider les malades à se réapproprier la joie de manger et de savourer les aliments. La musique et l’art-thérapie constituent des voies de rémission (pas de rédemption car la guérison n’est jamais définitive).  Vous connaissez des malades et souhaitez aider ? Il existe des structures soutenant les proches (ex. http://miata.be/). Si le chemin est périlleux, le combat n’est jamais vain, il suffit d’y croire, de persévérer et de bien s’entourer. Le temps de soin n’est certes pas « quantifiable ». Les malades avancent à « corps perdu » dans une vie qui leur échappe. Se reconnecter à un soi demande temps et énergie. Mieux vaut un sain et long rétablissement durable, qu’un essoufflement rapide.  En italien, retenez cette maxime : Chi va piano va sano e va lontano.

Ressources :

http://www.anorexie-boulimie.be/

http://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Anorexie-Boulimie/Articles-et-Dossiers/L-anorexie-touche-aussi-les-femmes-de-plus-de-40-ans

Livre : Decoo, N. (2015), Survivre à la transparence : retour sur vingt ans de combat contre l'anorexie et la dépression, Bibliocratie.com. 

The Square

Palme d’or du Festival de Cannes 2017, « The Square », film hors norme est une œuvre du cinéaste suédois Ruben Östlund. Je l’ai pour ma part visionné en VO au Cinéscope. La langue des acteurs me rappelle l’allemand appris il y a quelques années sur les bancs de l’école secondaire.

L’histoire ? Christian, père de deux filles, est conservateur d’un musée d’art contemporain. Il prépare une exposition unique. Elle s’articule autour d’une installation encourageant les passants à penser à leurs congénères. Dans notre société pressée, l’indifférence fait partie du quotidien, les gens avancent en se bousculant ou en s’écrasant mutuellement sans penser à leur prochain. Christian veut remettre avec « The Square », l’altruisme au cœur des préoccupations. Le héros a donc des valeurs progressistes et adopte dès qu’il le peut une attitude de gentleman. Malgré tout, dans sa vie privée, il fait des écarts, nul n’est parfait…Déconcerté par ses propres réactions, il perd pied. Sans le consulter, les responsables communication du musée diffusent une vidéo pour faire le « buzz ». La situation le dépasse et les réactions face à la campagne média sont virulentes. En public, il prend ses responsabilités et démissionne.

Ce film me questionne. L’art va-t-il parfois trop loin ? Franchir les limites, est-ce le rôle des créateurs ? Choquer mène des fois à la pagaille, surtout qu’il faut sans cesse repousser les confins du tolérable pour briser l’indifférence. Je crois pourtant que du chaos ressortent parfois des ondes positives. Il est bon de rappeler d’où nous venons, les vraies valeurs, car c’est ensemble que nous construisons un futur solidaire et durable pour nos enfants. Et vous qu’en pensez-vous ?