À l’heure où la minceur et l’apparence physique sont valorisées dans les médias, les salles de sports regorgent d’ « obsédés de la forme ». Ces femmes et hommes repoussant les limites sportives pour se sculpter un corps de rêve. Armés d’une « Apple-Watch », ils contrôlent tout (performance, calories etc.). Du moins, ils pensent avoir la maîtrise…En effet, notre enveloppe charnelle n’a pas besoin de nous, elle s’autorégule merveilleusement bien. Lutter contre la nature, peut rendre malade très malade. C’est le cas des malades anorexiques, très fines mais si peu « ordinaires ». Le trouble est socialement accepté ou encore tabou.
L’anorexie : une maladie d’ado ?
Si la maladie se déclare souvent à l’adolescence, elle peut sans traitement se prolonger à l’âge adulte. Parfois « guérie », elle revient et s’ancre suite à événement éprouvant (burn-out, séparation) à l’âge adulte. Un des éléments centraux peut être la relation avec la mère. Mais selon certains, l’anorexie serait moins une phobie qu’une addiction, celle de la perte de poids. Se sentir légère procure du plaisir, de la liberté et une sensation de supériorité face à ces gens normaux « accros » à la bonne chair.
S’en sortir
Pour sortir la tête hors de l’eau, comme pour l’alcool, le premier pas commence par l’acceptation. Après, il faut trouver du sens, déconstruire ses représentations faussées pour reprendre le goût de vivre sans l’illusion de protection procurée par la maladie. Nathalie Decoo (2015, p.46), présidente de l’association belge Anorexie-Boulimie Ensemble écrit à juste titre « Il ne suffit pas de manger à nouveau pour guérir. Il ne suffit pas de le vouloir ». Parmi les moyens thérapeutiques utilisés, les pistes alternatives non médicamenteuses sont nombreuses. Une approche nutritionnelle par la pleine conscience peut aider les malades à se réapproprier la joie de manger et de savourer les aliments. La musique et l’art-thérapie constituent des voies de rémission (pas de rédemption car la guérison n’est jamais définitive). Vous connaissez des malades et souhaitez aider ? Il existe des structures soutenant les proches (ex. http://miata.be/). Si le chemin est périlleux, le combat n’est jamais vain, il suffit d’y croire, de persévérer et de bien s’entourer. Le temps de soin n’est certes pas « quantifiable ». Les malades avancent à « corps perdu » dans une vie qui leur échappe. Se reconnecter à un soi demande temps et énergie. Mieux vaut un sain et long rétablissement durable, qu’un essoufflement rapide. En italien, retenez cette maxime : Chi va piano va sano e va lontano.
Ressources : http://www.anorexie-boulimie.be/ http://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Anorexie-Boulimie/Articles-et-Dossiers/L-anorexie-touche-aussi-les-femmes-de-plus-de-40-ans Livre : Decoo, N. (2015), Survivre à la transparence : retour sur vingt ans de combat contre l'anorexie et la dépression, Bibliocratie.com.