août 2020

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La retraite, repos du travailleur ou enfer de l’hyperactif ?

Je vous présente « La cerise sur le gâteau » d’Aurélie Valognes, un roman léger à découvrir en cette fin d’été. Comme à mon habitude, j’attends la sortie en version poche pour me l’offrir. Aurélie Valognes est une des autrices que j’ai découverte en 2019. Malgré les critiques mitigées de cet ouvrage, j’entame la lecture du roman enthousiaste. Bernard et Brigitte sont un couple d’une soixantaine d’années qui s’apprête à vivre « ensemble » à la retraite. C’est une cohabitation forcée qui s’annonce pour Bernard. Impossible pour un manager comme lui de se résoudre à quitter les réunions interminables et les challenges des nouveaux projets de sa boîte. Fier de son ascension, il consacre durant sa carrière peu de temps à son fils Nicolas et à ses petits enfants, Paul et Charlotte. Le contraire de Brigitte qui pensionnée s’empresse de savourer sa liberté retrouvée. Ancienne enseignante, c’est auprès des aînés dans les maisons de repos qu’elle s’active. Quand le jour J, de la mise à l’arrêt de son mari arrive, tout le monde redoute sa réaction, ses nouvelles occupations…Évidemment comme passer « du tout au rien » après une vie à cent à l’heure ? Aurélie Valognes nous décrit ce passage nécessaire avec humour. Nous observons Bernard muer en super-héros écolo d’un nouveau genre pour son petit-fils. Mais son attrait sans limite pour sa cause ne va-t-il pas nuire à sa vie de couple ? Comme notre héros gérera-t-il une vie où les objectifs à atteindre ne sont pas forcément tangibles mais relèvent du coeur ? Parviendra-t-il à comprendre ce que le vrai bonheur signifie ? Pour tous ceux qui craignent la fin d’une existence professionnelle et l’entrée méritée au repos béni du guerrier salarié, se confronter au cheminement de Bernard peut s’avérer inspirant. Pour ma part, depuis quelques années déjà, j’ai renoncé à « grimper » dans la société car ce n’est pas là, pour moi, qu’on y reçoit le plus beau des trophées…

Référence : Valognes, A.(2019), La cerise sur le gâteau, Paris : Fayard/Mazarine.

« Vivre sans hommes, mythe ou réalité ? »

C’est le questionnement lancé par Karine Lambert dans son livre : « L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes ». Giuseppina, Carla, Lucette (La Reine), Simone et Rosalie vivent ensemble dans un immeuble parisien. Chacune pour des raisons diverses a renoncé au sexe opposé. Quand Juliette, une petite nouvelle vient remplacer temporairement Carla partie en voyage, c’est toute la petite tribu qui est bouleversée. La jeune femme ne compte pas abandonner l’amour…Certes, elle en souffre parfois mais en rêve aussi, souvent. Les jugements parfois radicaux de ses comparses interdisant aux hommes de franchir l’entrée l’interpellent. Mais sont-ils si nocifs, nos tendres moitiés ? Au fil du récit, Juliette accumule les rencontres décevantes et finit par désespérer. Ses ainées ont-elles raison ? Lassée, elle profite de ce nouveau lieu de vie, s’accommode des dimanches pantouflards et des discussions entre filles. Oubliera-t-elle définitivement ses espoirs d’une vie à deux épanouissante ? Vous le découvrirez en lisant…J’ai aimé la légèreté de l’ouvrage, l’auteur nous dépeint des portraits réalistes de femmes modernes. Dépitées face à un mâle dur à dompter ou peu respectueux, elles vivent en solitaire ou en groupe. Ce qui compte c’est la solidarité face à l’adversité. Si bannir la vie de couple est un comportement extrémiste, la solitude et l’isolement peut faire du bien et nous permettre une meilleure fusion avec notre partenaire. Et puis la vie n’est jamais un long fleuve tranquille ! Le principal c’est d’être heureuse, peu importe le mode de vie choisi…

Référence : Lambert, K. (2015), L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, Paris : Le Livre de Poche.

« Le plus bel endroit du monde est ici… <3 » de Frances Miralles et Care Santos.

Cette découverte littéraire, je l’ai faite grâce à une boite à livres à proximité de mon domicile. Je me balade souvent pour m’aérer et je glane de l’inspiration pour mes écrits ou mes productions artistiques. Cet ouvrage nous relate l’histoire apparemment banale d’une trentenaire mal dans sa peau. Iris, 36 ans, vient de perdre ses parents et vit seule dans leur appartement. Déprimée, elle erre dans le passé, sort peu et les amis sont rares. Désespérée et sur le point de commettre l’irréparable, vous le lirez, elle est sauvée par le destin. Sonnée, elle pénètre dans un café inattendu : « Le plus bel endroit du monde est ici… ».  Le tenancier est présenté comme un magicien et les habitués l’intriguent, elle ne reconnaît personne. Malgré l’atmosphère originale du lieu, elle y revient régulièrement par la suite. Elle y rencontre Luca, ce bel étalon italien, plus que mystérieux. Impénétrable, il lui distille des leçons de vie à chaque rendez-vous. Amoureuse, elle s’imagine aux côtés d’un homme galant hors du temps. Mais est-il réellement celui qu’il prétend ? Et si les anges existaient pour vous permettre de vous délier du passé ? Est-ce bien la réalité ou son quotidien n’est-il que fiction ? De belles surprises vous attendent page après page. Dubitative au début, je suis envahie d’émotions à la fin, surprise par le destin…

Référence : Miralles, F., Santos, C. (2008, 2010 pour la traduction FR), Le plus bel endroit du monde est ici, Paris : Fleuve Noir (depuis 2012, Fleuves Éditions).

« Plus sa tête mais tout son cœur… »

Dans son ouvrage court et percutant « Alzheimer, accompagner ceux qu’on aime. (et les autres) », Colette Roumanoff nous livre une analyse d’« aidante-experte », juste et riche. Dédramatisant la pathologie de son mari défunt, elle enseigne comment vivre « avec » sans perdre sa joie et son entrain car c’est justement par l’humour que la communication avec le patient sera la meilleure. Hypersensibles, ces proches atteints demandent à être rassurés, aimés. L’affection donnée vous la recevez en retour puissance mille…Au fil de la lecture, vous apprendrez les gestes simplissimes pour éviter de belles catastrophes. Evitez par exemple de répondre aux questions répétitives, favorisez l’observation et analysez tout pour trouver la cause du stress.  Au quotidien, il importe de ne pas « franchir la ligne jaune », ne les mettez pas en échec, ne les infantilisez pas, bannissez les gestes brusques, musclez votre patience et votre tolérance. La progression du mal va de pair avec une régression en enfance et un « désapprentissage » inéluctable qu’il nous est parfois compliqué d’autoriser. Mais l’amour doit être plus fort que la peine. Jouissez des contacts encore privilégiés avec eux, car contrairement à d’autres, vous avez l’immense chance de les avoir sur terre (encore là) auprès de vous…

Référence : Roumanoff, C. (2017), Alzheimer. Accompagner ceux qu’on aime (et les autres), Paris : Éditions J’ai lu. 3 euros seulement…

« Amour, turbulences et espace. Le voyage trépidant de deux adolescents. »

Je tombe par hasard sur cet ouvrage dans les affaires de mon compagnon. Le livre a vécu mais le titre m’incite à l’ouvrir : « Les soleils de Bali. », une invitation au voyage dont on manque tant cet été en bon confiné…Ce roman de Danielle Martinigol est une intrigue de science-fiction intéressante dont les héroïnes sont deux adolescents/jeunes adultes. A Bali, secrètement, des chercheurs étudient des plantes transgéniques dans l’optique de bâtir une base sur Mars. Quand l’un des chercheurs, Thierry Pournant disparaît avec des éléments importants, il est soupçonné de trahison. Bourrault, le chef de la Sûreté engage le jeune Méric, passionné de la sauvegarde des découvertes scientifiques pour suivre Albane Pournant, la sœur du fugitif. C’est à Bali que le duo se retrouve embarqué sur les traces du disparu. Ils mènent finalement l’enquête ensemble sur une moto futuriste pilotée par le fougueux enquêteur en herbe. Vers quoi cette aventure les mènera-t-elle ? Thierry est-il coupable ou innocent ? Les péripéties de nos héros nous accrochent au fil de la lecture, mais attention à ne pas perdre le fil. Les nombreux épisodes sèment parfois la confusion dans l’esprit du lecteur. Malgré tout, j’ai pris un bol d’air indonésien qui m’a fait du bien. Avec ce récit, je sors un peu de mes lectures ‘feelgood’ habituelles mais l’irréel me rappelle ma période « Harry Potter. ». Je suis finalement vite retombée dans les émois adolescents en me décentrant d’un quotidien pour l’instant moins apaisant. N’hésitez donc pas à tester…

Référence :

Martinigol, D. (2002), Les soleils de Bali, Vanves : Le Livre de Poche Jeunesse.