Expo

Warhol. The American Dream Factory (2-10-2020- 28.02.2021).

Vous aimez la culture américaine, l’excentricité du pop art ? Alors rendez-vous à la Boverie à Liège pour l’expo Andy Warhol jusqu’au 24 février 2021. On y (re)découvre la vie et les œuvres de l’une des personnalités les plus marquantes du pop art dans un parcours long et cohérent. Comptez deux heures pour déambuler à votre aise dans les halls. Des panneaux explicatifs rappellent dates et événements majeurs au fil des créations. De quoi comprendre et faire de nombreux liens. Warhol est pour moi un artiste de génie. Il propose un décalage par rapport aux traditions et au caractère unique d’une production en déclinant son art sur des produits de consommation courante (ex. en 1962, les tableaux de boîtes de soupe Campbell’s). L’art est désormais accessible à l’Américain lambda. Dessinateur de base, l’homme est à l’affût des opportunités et explore diverses formes d’expression artistique (textile…). Tantôt fleuries, tantôt plus sombres (thème du suicide), ses créations plaisent, interpellent et ne laissent jamais indifférent. Il s’entoure au fil des années, de personnalités en vue (Keith Haring…) et réalise dans les années 70, des portraits d’hommes d’affaires fortunés mais aussi de mannequins et de politiciens. Warhol, c’est aussi le travestissement. Figure marquante du milieu gay, il questionne l’identité. Bref, il est un homme qui se réinvente sans cesse, qui ose afficher ses préférences. C’est à la fois attirant, mais repoussant, un brin « too much ». Des « comme lui », il en faut pourtant, pour marquer la société et inspirer les générations futures. Allez-y, frottez-vous à ce « casseur de codes » hors norme. Pas de contre-indications si vous n’êtes pas (encore) un fin connaisseur, l’expo est tout public. Précision, avec le pass musées, vous payez l’expo temporaire au prix plein, à peu près 17 euros par adulte. Seule est comprise la visite des collections permanentes (ce n’est pas le cas pour tous les musées du pass, parfois le temporaire est accessible).

No Room for Regrets (Muyle au MACS – 29.11.2020- 18.04.2020).

Ce samedi, je me rends à l’expo rétrospective de Johan Muyle au MAC’s. Toujours partante pour des visites culturelles malgré les restrictions imposées par le contexte sanitaire inédit, je redécouvre avec plaisir le Grand Hornu. J’ai un penchant pour l’art abstrait mais je tente de pénétrer le terrain de Muyle comme une spectatrice novice. Lorsque je m’immerge dans un univers, même connu, je tente de m’abstraire de mes préjugés pour laisser se profiler de nouvelles sensations. C’est donc sans relire le folder d’accueil que je déambule dans les couloirs. Les œuvres insolites de l’artiste m’interpellent. Ce parcours « rétrospective » réveille mes sens. No Room for Regrets, c’est l’occasion de se frotter à nouveau à des assemblages artistiques surprenants. Je suis attirée par L’impossibilité de régner. Muyle nous y présente un rhinocéros conçu sur roues errant dans une enceinte fermée. Cette œuvre est en lien avec les 24 heures pendant lesquelles en 1990, le roi des Belges, Baudouin, se met en impossibilité de régner pour ne pas ratifier la loi sur l’avortement. L’animal n’a pas de corne, ce qui renvoie à une impuissance du pouvoir en place. Signification abstraite mais subtile.

Certes, il vous faut être à l’aise avec la taxidermie pour apprécier certaines créations. Je conçois l’artiste comme un homme qui s’interroge, non comme un militant chevronné. C’est, je pense, l’opinion du visiteur qui importe et son appropriation de ce qui lui est donné à voir. Fin d’expérience, j’ai apprécié, je suis lessivée par les personnages qui expriment mouvements et émotions.