décembre 2020

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L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël

Jamais, je n’ai eu autant de mal à lire un roman. Aussi loin que je m’en souvienne, les pires lectures que j’ai faites sont des grands classiques, style Madame Bovary, que j’ai fini malgré tout, par apprécier au fil des pages.

L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël retrace le monologue intérieur d’une jeune doctorante sicilienne vivant en France, Francesca, challengée par un de ses professeurs (et amant homosexuel). Serguei la défie d’annoncer à ses proches qu’elle ne fêtera pas Noël avec eux. Fougueuse, elle part en Sicile dans l’optique de braver les traditions. Le récit détaille les moindres broutilles de son quotidien. Le récit devient une logorrhée épuisante dont on ne voit pas le bout. Le commun des mortels n’élabore pas des réflexions aussi sophistiquées, c’est donc un auteur clairement très motivé qui a pondu ce texte parfois rébarbatif de plus de 250 pages. Je me questionne énormément mais j’ai pris conscience en lisant ce roman des limites qu’il est bon de se mettre lorsqu’on écrit. Persévérante, j’ai terminé ce week-end le pénible voyage mental de Francesca. La fin n’est pas une apothéose mais m’est plus supportable que le milieu indigeste. Bref, je ne le conseille pas comme cadeau de fin d’année sauf si le receveur est un grand intellectuel qui a du temps à perdre…

Référence : Lefebvre, J. (2019), L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël, Paris : Éditions J’ai Lu.

Une ode américaine (FILM sur Netflix)

Une « ode américaine », c’est près de deux heures de récit inspiré de faits réels sur la vie de J.D. Cet étudiant en droit échappe à un destin de misère en cumulant des petits boulots. À la recherche d’un stage d’été, il est rappelé par sa sœur dans son Ohio d’origine. Dans leur municipalité, la toxicomanie et la pauvreté sont courantes. Sa mère infirmière de formation a replongé dans la drogue. Inquiète et seule à tout affronter, Lindsay a besoin de son frère. Ce récit m’a touché. On vante toujours les bons côtés de l’Amérique où les entrepreneurs réussissent parfois des paris fous. On rappelle moins à quel point, pour tirer son épingle du jeu au pays de l’oncle Sam, mieux vaut être persévérant. Endettés au commencement de leurs études, certains jeunes se battent pour se hisser parmi les meilleurs. Ils gravissent péniblement les échelons en combinant jobs et apprentissage. Si les Européens se plaignent des cours du soir, les Américains de la classe moyenne n’ont pas le choix. Le diplôme ça se mérite et ça se paie. Le héros de ce drame est avocat, des études souvent reprises dans les success story car la profession paie bien après les premières années de galère.

Aux USA donc, pas le temps donc de se plaindre, ni d’être malade, si je veux un avenir, à moi de me retrousser les manches. Nous sommes ici, si bien lotis. Même en crise, nous sommes soutenus par l’état. Petite piqûre de rappel virtuelle qui me fait relativiser mes difficultés…Le paradis de certaines séries comme Gossip Girl n’est qu’une réalité bien trafiquée…

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Vu sur Netflix : Le Dernier Mot

Le Dernier Mot, est une mini-série allemande dont Karla est l’héroïne. Humour légèrement noir puisque cette jeune veuve accablée devient contre toute attente, la meilleure maîtresse de cérémonie d’un établissement de pompes funèbres. C’est elle qui propose ses services au croque-mort de son mari dont la santé financière est catastrophique. Les idées de Karla pour célébrer la disparition des défunts sont hors du commun et plutôt festives. À l’inverse des enterrements habituels, les siens sont des mini-événements où les proches rayonnent en mémoire du disparu. Mais même si tout semble rouler, Karla a-t-elle réellement fait son propre deuil, parviendra-t-elle à faire taire le fantôme de son mari ? Un macchabé plus que « vivant » dans son quotidien ?

Le Noël de trop

Vous peinez à trouver des trucs à regarder dans le canapé ? Si vous avez Netflix, voici ma suggestion du jour : Le Noël de trop. Dans cette comédie de Noël en trois parties, pas de rires à outrance, ni de débordements de larmes. Nous découvrons l’histoire de Basti, jeune homme célibataire ayant quitté son nid d’origine pour vivre de sa musique à Berlin. Enfin, c’est ce qu’il prétend…En réalité, le gaillard travaille dans un centre d’appels téléphoniques et reçoit de l’aide de sa mère pour boucler les fins de mois difficiles. En rentrant pour les fêtes à la maison, il découvre que son ex-bien-aimée s’est entichée de son frère, brillant médecin. La belle et son prince charmant sont les invités surprises des parents au courant. Déprimé et révolté par la nouvelle, il se rebelle et séduit l’ex de son frère. Comment vont se dérouler les fêtes de fin d’année dans ce contexte électrique ? Je découvre un humour allemand intéressant. Moins lourd que celui des Amerloques, il ponctue une histoire pleine de tendresse. Du basique mais pas du cucul. Ça change…

Le droit d’être soi…

C’est en zappant sur mon application RTBF que je lis en diagonale une critique sur le documentaire « Petite fille ». La réalisation de Sébastien Lifshitz m’interpelle. Direction le site Arte pour profiter de la diffusion gratuite. Là, je découvre un reportage poignant ponctué par les témoignages des proches de la petite Sacha. Cet enfant mi-fille, mi-garçon, cet être « entre-deux » sait depuis qu’il a trois ans son genre. Il l’affirme : « Je suis une fille. » Est-ce une passade se demande sa mère ? Un caprice ? Ou y-a-t-il plus de profondeur à cette demande ? Ces questions sont le début d’un long cheminement. La génitrice souffre, se culpabilise, elle qui confie vouloir une fille pendant sa grossesse. Sacha grandit au sein de foyer tolérant où tant le père accaparé par son travail que la mère accepte la différence de leur petit bout. C’est à l’école où l’intégration est difficile, Sacha est là-bas un garçon. La direction de l’établissement demande des justificatifs médicaux pour autoriser à la fillette à afficher sa singularité. Le couple, prend acte et consulte des spécialistes. Les kilomètres avalés sont nombreux pour rencontrer ce médecin qui pourra arriver (peut-être ?) à mettre fin à cette stigmatisation. La professionnelle donne de l’espoir à la famille unie derrière Sacha, mais de nouvelles questions émergent…On colmate les blessures de l’enfance et à l’adolescence ? Comment la petite vivra-t-elle les changements corporels ? Il leur faut dès à présent, décider du traitement, parler des hormones, de la fertilité. Des sujets si compliqués pour une enfant d’à peine 7 ans… À cet âge, évidemment, ce sont les parents, les décideurs et après, le combat n’est pas terminé. J’apprends en écoutant que son cas n’est pas isolé mais la société n’y est pas souvent confrontée. Le droit « d’être soi » est déjà remis en question. L’orientation sexuelle est parfois encore taboue et source de discrimination. Comment ne pas être touché par la fragilité et le regard larmoyant d’une gamine qui n’a pas choisi mais qui grandit ainsi emprisonnée dans une enveloppe ne correspondant pas son esprit ? Les décennies passeront et nous comprendront, mais pour l’instant, la médecine n’a pas d’explication. Soyons tolérant envers l’inexpliqué, acceptons, soutenons une diversité car il s’agit avant tout d’humanité.

Référence : Lifshitz S. (2020), Petite fille (FILM), France : Agat & Cie (Production).