Le droit d’être soi…

C’est en zappant sur mon application RTBF que je lis en diagonale une critique sur le documentaire « Petite fille ». La réalisation de Sébastien Lifshitz m’interpelle. Direction le site Arte pour profiter de la diffusion gratuite. Là, je découvre un reportage poignant ponctué par les témoignages des proches de la petite Sacha. Cet enfant mi-fille, mi-garçon, cet être « entre-deux » sait depuis qu’il a trois ans son genre. Il l’affirme : « Je suis une fille. » Est-ce une passade se demande sa mère ? Un caprice ? Ou y-a-t-il plus de profondeur à cette demande ? Ces questions sont le début d’un long cheminement. La génitrice souffre, se culpabilise, elle qui confie vouloir une fille pendant sa grossesse. Sacha grandit au sein de foyer tolérant où tant le père accaparé par son travail que la mère accepte la différence de leur petit bout. C’est à l’école où l’intégration est difficile, Sacha est là-bas un garçon. La direction de l’établissement demande des justificatifs médicaux pour autoriser à la fillette à afficher sa singularité. Le couple, prend acte et consulte des spécialistes. Les kilomètres avalés sont nombreux pour rencontrer ce médecin qui pourra arriver (peut-être ?) à mettre fin à cette stigmatisation. La professionnelle donne de l’espoir à la famille unie derrière Sacha, mais de nouvelles questions émergent…On colmate les blessures de l’enfance et à l’adolescence ? Comment la petite vivra-t-elle les changements corporels ? Il leur faut dès à présent, décider du traitement, parler des hormones, de la fertilité. Des sujets si compliqués pour une enfant d’à peine 7 ans… À cet âge, évidemment, ce sont les parents, les décideurs et après, le combat n’est pas terminé. J’apprends en écoutant que son cas n’est pas isolé mais la société n’y est pas souvent confrontée. Le droit « d’être soi » est déjà remis en question. L’orientation sexuelle est parfois encore taboue et source de discrimination. Comment ne pas être touché par la fragilité et le regard larmoyant d’une gamine qui n’a pas choisi mais qui grandit ainsi emprisonnée dans une enveloppe ne correspondant pas son esprit ? Les décennies passeront et nous comprendront, mais pour l’instant, la médecine n’a pas d’explication. Soyons tolérant envers l’inexpliqué, acceptons, soutenons une diversité car il s’agit avant tout d’humanité.

Référence : Lifshitz S. (2020), Petite fille (FILM), France : Agat & Cie (Production).

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