Le courage de plonger en soi au présent

Lire du Jollien, ça fait du bien ! Dans ce petit livre d’une centaine de pages, je me recentre et redécouvre des principes simples mais pourtant essentiels. L’auteur, handicapé physique puise sa résilience dans la lecture et la transmission. Le titre peut paraître trompeur, mais l’abandon, c’est une voie magnifique pour atteindre la joie, il s’agit de ne plus lutter contre l’existence. Les mauvaises rencontres et les échecs sont vécus pour nous faire grandir, évoluer. De même qu’il nous faut savoir pardonner, car les actes commis sont du passé. Le pardon, c’est aussi se donner l’occasion de passer à autre chose. Soyez bienveillant envers vous-même et votre corps. Cet habitat est le don de Dieu le plus précieux.

Et avec le monde extérieur, comment me comporter ? La bienveillance envers l’autre, ce n’est pas lui imposer notre façon de penser et d’être, c’est de lui prêter une oreille attentive, être à son écoute. Arrêtons aussi de comparer notre chemin à celui des voisins. J’aime cette formulation-ci, citation d’un ami à Jollien (p41) : « Juger la réalité, c’est vouloir occuper le trône de Dieu et la place est déjà prise. » Sachez également vivre « nu », dépouillé de tout extra matériel non-nécessaire et de toute représentation mentale erronée ou passée.

Jollien m’invite aussi à comprendre ce qu’est le désir et les limites de notre action. On veut parfois venir en aide au monde entier (syndrome du sauveur) mais nous sommes limités (heureusement) à agir dans un certain périmètre qui nous est proche. Le premier dont on doit prendre soin, c’est soi ! Une maman qui flanche met en danger son bébé…

L’abandon et la détermination peuvent également parfaitement cohabiter selon l’auteur. Je laisse la vie s’écouler et j’avance avec conviction pas à pas vers un avenir serein. J’ajoute au quotidien une pièce à l’édifice. J’œuvre en pleine conscience et en pleine présence chaque jour qui m’est offert sur cette Terre. J’accueille mes fragilités, elles sont des alliées à apprivoiser, pas des ennemis à abattre.

Cette période sombre de crise sanitaire nous plombe le moral, acceptons-le et osons l’abandon, c’est le summum du courage. Dans ce contexte, il vaut mieux ne rien faire… ! Laisser aller les choses mais acter de petits gestes de solidarité, c’est agir consciemment et humainement.

Aujourd’hui, je suis reconnaissante d’être en vie, de voir une rose qui fleurit. Je peux me nourrir de ce qui va bien, me délecter de ce qui m’est donné. Vivre est un cadeau et la mort est la/une fin. Mais n’en n’ayons pas peur pour autant. Nos ennemis intérieurs s’apprivoisent par une méditation régulière. Ne vous en inquiétez plus et vous verrez le calme vous submergera. Conjuguons nos actions au présent de l’indicatif, donnons si nous avons, sans se manquer de respect et laissons-le reste se dérouler.

Référence :

Jollien, A. (2015), Petit traité de l’abandon. Pensées pour accueillir la vie telle qu’elle se propose, Paris : Points.

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