Partage de lecture : Un Petit Pays bien meurtri…

C’est écoutant les Belges au bout du monde sur la Première le dimanche matin que j’ai entendu parler du roman Petit Pays de Gaël Faye. En partant de sa propre expérience l’auteur conte la vie de Gabriel 10 ans. Un gamin à priori privilégié qui grandit au Burundi, à Bujumbura avec sa petite sœur Ana, son père expatrié français et sa mère rwandaise. Dans l ‘« impasse », il joue avec sa bande de copains, cueille les mangues, s’en gave et vit simplement, insouciant. Il correspond avec une jeune française à qui il relate ses aventures.

Une enfance dorée jusqu’au jour où ses parents se séparent et où la politique du pays se dégrade. La guerre civile ronge sa contrée, il vit progressivement la peur au ventre dans des quartiers insécurisés. La mort, il commence à la connaître, trop précocement hélas. Une partie de son entourage est ensuite touché par le génocide des Tustis au Rwanda. Sang mêlé, il occupe une position inconfortable, imprécise. Les tueries se succèdent. Pour survivre, Gabriel s’évade ans la littérature. Chaque livre lui permet de quitter un quotidien oppressant. Quand certains hommes en poursuivent d’autres comme du gibier comment garder foi en l’humanité ? Voyant ses proches se détruire, c’est en France qu’il s’exile précocement, par obligation. J’ai apprécié la lecture de l’ouvrage même si je ne le cache pas, elle est dure. L’aspect historique me semble bien retracé et nous vibrons au rythme des conflits. La beauté du début côtoie l’horreur de la fin. Je me sens extrêmement chanceuse d’être une Européenne protégée. A l’écart de carnages comme ceux décrits au travers les lignes de Gaël Faye, je savoure mon existence au quotidien et relativise plus encore les petits bonheurs…

Référence : Faye, G. (2016), Petit pays, Paris : Grasset & Fasquelle.

 

 

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