mai 2020

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Pourquoi faut-il lire une fois dans sa vie, La Peste d’Albert Camus ?

Les fans de lecture vous le diront, cet ouvrage est un incontournable, surtout par les temps qui courent. L’histoire ? Une petite ville d’Algérie, Oran est touchée par la peste. La mort semble inévitable pour les habitants. Oran est confinée, la situation sanitaire exceptionnelle l’oblige. Nous sommes dans les années 40. Parmi les personnages marquants, un médecin le docteur Rieux. Courageux, il s’entoure d’hommes de foi pour combattre le mal. Ils sont prêts à tout pour sauver qui peut l’être. Du mal en confinement, il y en a. Certains individus cruels profitent de la maladie pour s’enrichir. Résister au fléau anime les vrais héros. Agir envers et contre tout, se serrer les coudes contre la mort et la souffrance est leur leitmotiv. Le livre est riche en détails, âmes sensibles s’abstenir…Les thèmes de la séparation et de l’enfermement sont bien présents. Mais la clé, c’est aimer, espérer et œuvrer de concert pour surmonter la crise. J’y trouve le récit de ce que nous avons vécu ces derniers mois. Je souligne, la force avec laquelle, les citoyens ont travaillé d’arrache-pied pour confectionner du matériel aux soignants et pour préparer le déconfinement. Coupés de nos proches, isolés mais en communion virtuelle, les essentiels pour une vie en communauté me semblent préservés. Je pointe comme souvent le positif, car si on se focalise dessus, il rayonne. Moi je dis juste MERCI à notre humanité d’avoir persévéré. Et si c’est un prix Nobel comme Camus qui décrivait déjà dans un roman la nécessité de s’élever en bloc contre la fatalité, le simple quidam qui prend de la hauteur peut se rendre compte que vivre ses émotions, s’ouvrir à l’altérité nous enrichit et nous rend plus fort. Ce n’est pas écraser et être le meilleur qui fera de vous un être puissant, mais c’est votre capacité à aider simplement sans attendre rien en retour qui témoignera d’une grande aura…

Petite note aux internautes : ma caricature d’un Albert Camus vieilli pour cet article, c’est voulu :).

Référence : Camus, A. (1972). La Peste. Paris : Gallimard.

Un Musso à la Une : La vie secrète des écrivains

Je vous présente ici une de mes dernières lectures :

Musso, G. (2019). La vie secrète des écrivains. Paris : Calmann Levy.

Après La Jeune fille et la Nuit, j’ai acheté l’un des derniers romans de Musso. Facile à lire comme les précédents, j’ai dévoré La vie secrète des écrivains  en deux jours et demi. Acheté samedi à la Librairie Antigone, lundi soir c’était une « affaire conclue ». Personnellement, j’ai déjà été plus enthousiasmée par les écrits de l’écrivain. L’intrigue est bien ficelée, on ne s’attend pas aux rebondissements mais je trouve que certains personnages du début sont délaissés à la fin. C’est l’écrivain Nathan Fawles qui est au cœur de l’histoire. Qu’est-il devenu après des ouvrages à succès ? Pourquoi a-t-il cessé d’écrire ? Lui qui abreuvait de ses textes un nombre incalculable de lecteurs. C’est ce que Mathide Monney, journaliste suisse va tenter de découvrir en se rendant sur l’île de Beaumont. Mais qui est-elle en réalité ? Quand certaines zones de la vie troublée du héros s’éclaircissent, les ombres reviennent. Le lecteur est bousculé, transporté et navigue dans un récit tumultueux, parfois un peu trop…Certaines « découvertes » paraissent très irréelles, voire peu probables. Je sais que l’on est dans un roman mais les rebondissements sont parfois exagérés. Je suis déçue du manque de finesse de quelques passages vite expédiés. Il me manque la suite à certains épisodes. J’ai une impression de multiples fins avortées. Je ne les citerai pas ici pour ne pas vous en priver pendant la lecture…On ne peut pas tout traiter certes, mais alors peut-être aurait-il fallu faire des choix ? Un point que j’ai particulièrement apprécié est l’épilogue, surprenant. Sur ce, à vos livres, prêt, partez !

 

Une lecture pour oser tout quitter, Virginie Grimaldi (2019), Il est grand temps de rallumer les étoiles au Livre de Poche.

Avec ‘Tu comprendras quand tu seras plus grande’, je débute dans les lectures de Virginie Grimaldi. Dans Il est grand temps de rallumer les étoiles, on pénètre un autre univers. Celui d’une jeune mère épuisée de deux ados aux profils différents. Anna, la maman jongle avec un job dans un restau tout juste rémunérateur et l’éducation en solo de filles. Mathias, son ex, le père habite loin et c’est tant mieux… La première c’est, Chloé l’adolescente 17 ans surdouée. Elle se questionne sur l’amour, excelle en écriture mais est persuadée qu’il faut donner (de son corps) pour être aimée des garçons. Accumulant les déceptions, elle part à la dérive. Lily 12 ans est timide, renfermée, raillée en cours. Son rat deviendra son meilleur ami. Avec ses revenus, Anna peine à tout combiner et est endettée. Pour l’huissier, il faut à présent payer. Pour s’en libérer, elle accepte un licenciement à l’amiable de son patron. Mais rembourser est-ce vraiment le moment ? N’est-il pas temps « d’aller rallumer les étoiles » ? Pour éviter le naufrage familial, sur les conseils de sa grand-mère, elle quitte tout avec sa tribu. Le projet ? Une expédition improvisée en Scandinavie en camping-car avec peut-être à la clé, des liens renoués…Anna et ses filles font de nouvelles connaissances, hilarantes. Cette histoire vous transporte, je me suis évadée et régalée. Les paysages dépeints donnent envie mais ce que le lecteur suit avant tout, ce sont les péripéties communes des nouveaux personnages chaleureusement décrits par Grimaldi. Si certains sont clichés, la tendresse reste très présente. La chute est, elle un peu déconcertante. Je ne vous en dis pas plus, à vous de jouer…Allez l’acheter cette petite perle d’écriture !

En dé-confinement : Le #NOBRACHALLENGE, si Gaga et Rihanna sautent le pas, pourquoi pas moi ?

La vague « anti-soutien » fleurit sur les réseaux sociaux. Les femmes poursuivent une révolution de girls confinées mais libérées du port du soutard. « Laissons nos nibards respirer et balloter » diraient certaines…Pour d’autres, impossible de se débarrasser de cette contrainte sociale. « Si j’oublie mon soutien-gorge en hiver, mes seins pointent et c’est gênant. » Effectivement, pour le sport et le boulot, ce n’est pas rigolo, de vivre « délivrée », mais chez soi n’est-ce pas une opportunité de se relâcher ? Tous les scientifiques ne sont pas contre…

Mais qui a eu cette idée folle d’inventer cet objet de torture avec armature ? C’est à Mary Phelps Jacob que l’on devrait en 1914, la création du premier prototype de soutien-gorge avec bonnets. Le modèle a ensuite évolué. Dans les années 50, c’est un élément essentiel pour être une pin-up hors du commun. On choisit le soutif pigeonnant. Dans les années 60, c’est tendance « push-up », je gonfle sans passer par billard. Avec mai 68, dans la décennie suivante, on jette l’accessoire au bac. De nos jours, on en achète à tous les prix et dans toutes les tailles.  Et vous c’est quoi votre option ? Vous l’aimez le porter un peu, beaucoup, pas du tout ? 🙂

Sources :
Chan, E. (2020), « No-Bra » : on vous dit pourquoi l’adopter pendant et post-confinement, consulté le 14 mai 2020 sur https://www.mariefrance.fr/equilibre/no-bra-on-vous-dit-pourquoi-ladopter-pendant-et-post-confinement-476704.html#item=1
Descheneaux, N. (2013), Petite histoire du soutien-gorge, consulté le 14 mai 2020 sur https://www.canalvie.com/sante-beaute/mode-et-beaute/histoire-soutien-gorge-1.1497529

Glaces, vélos, file et lâcher-prise…

Cet après-midi, c’est sortie. Youpie, merci Sophie ! Je ressemble à quoi mon beau miroir ? Pas à grand-chose malheureusement, le squelette articulé que je suis est pourvu de mains desséchées avec le désinfectant bien trop décapant. Masque vissé sur le visage, je ris (intérieurement), mon haleine ne gênera personne… . C’est la première fois depuis longtemps que je pars en balade dans un Ravel surpeuplé… J’ai envie de faire un croche-roue aux vélos qui se croient tout permis. Sans sonnette, ils circulent même en bande. Un devant un derrière et vous voilà en posture de joyeux sandwich. Des chauffards ces routards, moi je vous le dit ! J’essaye quand même d’enfiler un sourire aux mamies gentilles, qui elles, n’y peuvent rien. Fonctionnant au ralenti, on les voit de bien loin… Si ces chenapans continuent, je ferais ma Hulk au féminin en transperçant mon corps pour me défendre et ils vont passer un sale quart d’heure les gamins…

Arrivés au marchand de glaces, la file est interminable (logique) mais si en plus les ados en vélo réservent des places à des parents venant en voiture (merci pour la planète), pas sûr que notre Corona s’en ira de sitôt…Je rappelle à Madame la marâtre arrivant non masquée devant la porte que la queue c’est derrière que ça se passe… « Mais euhhh, on est ensemble. » Oui, alors il aurait fallu se mettre au vélo et débarquer après moi. Après cet essai manqué de promenade écourtée, c’est au magasin que j’ai droit au pompon. Pas d’étudiant en gants pour le désinfectant mais un dettol en spray en libre-service. Le message est clair : « le nettoyage des caddies (et la monnaie pour les prendre), vous vous y collez ! Mettez surtout bien vos mains partout surtout. » Il n’y a pas photo, la même chaîne de supermarché à 10 km de là ne fonctionne pas comme ça. « C’est une question de province. » me répond mon chéri…Effectivement dans ce cas, la fainéantise s’arrête à la frontière.

Mon partage de lecture: Virginie Grimaldi, Tu comprendras quand tu seras plus grande.

Les lectures du confinement et du « dé »-confinement sont des aubaines pour moi. Je re-découvre des belles histoires qui me donnent l’envie d’avancer. Le chemin est parfois rocailleux mais soyons heureux, nous sommes vivants, profitons de l’instant !

Ici, je vous présente encore une fois grâce à la disponibilité de la Librairie Antigone un ouvrage coup de cœur que certaines d’entre vous auront peut-être déjà lu. Virginie Grimaldi nous emmène avec ‘Tu comprendras quand tu seras plus grande’ dans l’univers des maisons de retraite. J’y suis pour ma part bénévole/volontaire depuis deux ans. La lecture m’a rappelé à quel point les résidents me manquaient…

Comme tous ceux qui méconnaissent le milieu des MRS (maisons de repos et de soins), Julia est peu rassurée à l’idée d’exercer son métier de psychologue en établissement gériatrique. Pourtant, au fil des semaines, elle y découvre des aînés heureux et d’autres plus ronchons. Il faut de tout pour faire un monde et les maisons de repos n’échappent pas à la règle…Héroïne meurtrie par la vie, marquée par le décès de son père et affectée par sa rupture avec son compagnon, elle squatte chez sa meilleure amie le temps de récupérer un semblant d’existence. En vaut-elle la peine cette vie si pourrie ? se demande-t-elle parfois…Se confronter à la vieillesse est un exercice périlleux, nous n’en sortons pas indemne. Les patients meurent ou nous oublient au fil de la maladie, mais jamais au grand jamais les échanges sont vains. Débordants d’humanité, les interactions dans un « ghetto pour vieux » (comme dit Grimaldi) manquent rarement d’authenticité. Les dames âgées, ces mamies de cœur sans peur rêvent encore de l’amour. Différemment certes, avec plus de pudeur sûrement, mais toujours dans l’optique de partager et d’aimer un « autre » être encore « vivant ». Leur refuser de la gaieté, c’est les tuer. Un sourire, une fleur, une œuvre en papier mâché, un rien est une source de bien. Ce livre c’est l’occasion de se questionner, les a-t-on oublié nos vieux ? Si la jeunesse fait des choix, les aînés dressent des bilans comme nous rappelle l’auteur. A nous d’agir pour embellir l’avenir, tout en continuant à les aider à exister. L’expérience que Julia vivra est décapante, naviguer entre les pages est un régal. Je me délecte des expressions spontanées de la psy déjantée. De façon inattendue, elle rencontre même son prince charmant, présent mais intermittent. Je ne vous en dis pas plus, tellement la fin est surprenante, une belle claque pour moi qui croyais tout savoir ! A vos commandes, priorité au libraire de proximité svp.  🙂

Grimaldi, V. (2017), Tu comprendras quand tu seras plus grande, Paris : Le Livre de Poche.