Profession du père, comédie dramatique. 2020.

Hier soir, nous expérimentons le retour dans les salles obscures, l’une des premières fois depuis leur réouverture…Toujours masqués bien sûr, puisque le retrait du précieux « cache-bouche » ne sera pas de sitôt permis, ne rêvons pas éveillés…Le film choisi assez rapidement s’appelle « Profession du père. »

À l’affiche, Benoît Poelvoorde, l’acteur me rassure, tout ce que je risque c’est une bonne tranche de rire, n’est-ce pas… ? Si j’avais lu l’intitulé « Drame » avant d’opter pour cette œuvre, je me serais peut-être abstenue (ou pas…).

Arrivés au Caméo, nous nous installons au début de la salle, les curieux sont nombreux. Les publicités s’enchaînent et notre film commence enfin.

L’ambiance n’est pas à la rigolade. Poelvoorde incarne le père d’Emile Choulans, 12 ans. Avec son épouse et leur enfant, la famille habite dans une ville de province. Nous sommes projetés dans les années 60. Ce père est hors du commun. Colérique et impulsif, il s’emporte facilement sur des sujets politiques. La mère calme, se tait face à l’irrépressible envie de son conjoint de supprimer le général de Gaulle suite aux retraits de la France en Algérie. Émile est embarqué contre son gré au début, dans le combat imaginaire de son père le sollicitant sans cesse pour des missions aussi secrètes que mystérieuses et mal organisées. Mythomane, ce dernier ne montre pas l’exemple à son fiston mais le mène en bateau au point de le rendre lui-même convaincu de passer à l’acte, arme au poing…

Je suis touchée par la façon dont ce film aborde la thématique de la maladie mentale. À cette époque, la famille préfère rester dans le déni que d’affronter les soins nécessaires à la stabilisation de la personne en souffrance. L’ensemble de la tribu souffre des conséquences d’une pathologie non-contrôlée et mal soignée. Heureusement, de nos jours, la société s’ouvre toujours davantage. Il y a plus de tolérance et plus de nouvelles opportunités avec des prises en charge adaptées. Je vous conseille donc « Profession du père » si vous êtes sensible au thème, mais pas, si vous cherchez un remonte-moral. Bref, évitez d’y plonger déprimé, ça ne va rien arranger…

Améris, J-P. (2020), Profession du père (comédie dramatique). France : Curiosa Films.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.